Dans les semaines qui ont suivi les élections de juin, des membres du parti social-Chrétien flamand - relégué sur les bancs de l'opposition en compagnie du Vlaams Blok - se sont ouvertement interrogés sur l'opportunité de collaborer avec le parti d'extrême droite.
Il est des scrutins qui prolongent le long fleuve tranquille de la politique avec, de-ci de-là, quelques aménagements de coalition prudents et contrôlés. Il en est d’autres qui rompent avec le passé et changent fondamentalement la donne. Celui du 13 juin est incontestablement de ceux là. Certes, le scénario probable d’une coalition rouge bleu était dans l’air depuis longtemps déjà. Mais le contexte dans lequel il s’inscrit était tout sauf prévisible: pays déstabilisé suite à la crise de la dioxine, descente aux enfers de la coalition sortante et succès impressionnant des écologistes au point de rendre ceux-ci “incontournables”.
La campagne électorale fut l'occasion pour certains partis (Écolo, PSC et PRL d'une part, le Vlaams Blok d'autre part)(1) d'introduire l'instauration du référendum populaire au nombre de leurs revendications. En regard des enjeux majeurs des élections, cette revendication a pu et peut toujours paraître secondaire, voire anecdotique. Or il n'en n'est rien. Idée à première vue séduisante et politiquement neutre, le principe du référendum sanctionne au contraire une conception de la démocratie particulièrement ambiguë et problématique, et ce tant d'un point de vue idéologique que plus strictement politique.
La question de l’individualisation des droits en sécurité sociale est une question sensible. Les points de vue qui s’expriment à son sujet sont souvent tranchés. Faut-il supprimer, dans l’octroi des allocations sociales telles que le chômage, toute référence à la fameuse notion de cohabitant? Cela permettrait de mettre fin aux dégradantes visites domiciliaires des inspecteurs de l’ONEm. Cependant, les arguments assuranciels, socioculturels, sociologiques, budgétaires et politiques ne cessent de se croiser à ce sujet.
Les pensions peuvent-elles encore constituer un enjeu des élections et de la prochaine législature alors qu'une réforme vient d’avoir lieu en 1997? Souvent considérée comme insuffisante ou comme une étape, cette réforme laisse le champ libre au gouvernement pour certaines dispositions telles que la liaison au bien-être et la revalorisation des plafonds. Or, certains programmes et discours politiques ne manquent pas de semer l'inquiétude...
Le 13 juin prochain, les électeurs se choisiront un nouveau parlement belge, mais aussi une nouvelle assemblée européenne. Les élections européennes sont traditionnellement considérées par les partis politiques comme des sondages grandeur nature. Les enjeux de ce scrutin paraissent en effet si éloignés, voire totalement absents du débat, que le choix des citoyens ne constituerait aux yeux des états-majors politiques qu'un simple test électoral.
La question de l'euthanasie, et plus particulièrement de sa dépénalisation, est de celles qui reviennent de manière lancinante depuis de nombreuses années. Dès la constitution du Comité consultatif de bioéthique, en 19P6, les présidents de la Chambre et du Sénat invitaient cette instance à donner un avis sur l'opportunité de modifier la législation en cette matière. Quatre grandes tendances se dégagent. Explications.
Une des problématiques qui interpellera les hommes politiques dans les prochains mois est la prolifération des armes légères dans le monde. Depuis deux ans, cette question est apparue dans plusieurs instances internationales, dont les Nations Unies et l'Union européenne. La Belgique, grande productrice de ce type d'armes, n'échappera pas au débat.
En juin prochain, nous nous rendrons aux urnes. Rarement un scrutin aura paru à ce point joué d'avance. Dans l'esprit d'une partie de l'opinion publique, les jeux sont en effet déjà faits : les perspectives d'une coalition entre la nouvelle fédération PRL-FDF-MCC, qui ratisse décidément large, et le PS paraît à tout le moins réaliste, le PSC n'ayant semble-t-il pas profité de l'"effet Maystadt" et Ecolo, quoiqu'en progression, n'apparaissant pas nécessaire à la formation d'une solide coalition. Élections sans surprises ? Scrutin sans véritable enjeu ? Face à ce scénario trop bien huilé, nous vous proposons, à partir de ce numéro et jusqu'en juin, une série d'articles thématiques consacrés aux enjeux qui nous paraissent les plus importants du scrutin. Au-delà des alliances, stratégies et slogans se profilent des choix de société. Pour inaugurer cette série, Dominique Cabiaux, secrétaire régional de la centrale chrétienne des services publics, analyse le "libéralisme social" face aux services publics.