Alors que l’urgence planétaire de changer de logiciel socio-économique n’est plus à démontrer, les chemins de la transition juste et durable restent quant à eux incertains. «Comment» ce changement peut-il advenir dans un monde où les dynamiques capitalistes entravent les initiatives de transformation voire en organisent leur sabotage? Pour comprendre les chemins d’un changement socio-écologique profond, il importe de saisir comment ces dynamiques opèrent. Éclairage.
Les «sciences de la détresse»1 nous exhortent à transformer profondément nos systèmes de production et de consommation, et ce en quelques décennies seulement. Comment se donner à une tâche aussi monumentale? Face aux crises socio-environnementales sans précédent, le concept d’exnovation–avec sa focale sur les processus de «sortie de» et démantèlement–pourrait représenter un tournant paradigmatique. L’exnovation est un outil conceptuel de portée politique visant à déjouer la logique dominante en matière de «transitions» qui consiste à ajouter «des couches plus durables» sans départir des intérêts établis et des structures profondes de la non-durabilité de nos systèmes de production et de consommation.
Chronique d’une protestation en Eubée centrale (Grèce) contre l’installation massive d’éoliennes qui défigurent le territoire, repoussent les touristes et détruisent les écosystèmes sans que l’énergie produite ne bénéficie aux habitants et habitantes.
L’écologie pirate que propose l’autrice et militante Fatima Ouassak mobilise les imaginaires et invite à la créativité pour qu’ensemble, nous construisions un projet écologiste capable de faire face aux politiques d’étouffement que mène le système en place : étouffement de tous les êtres vivants, humains et non-humains. Ensemble n’est pas un vain mot sous la plume de la politologue et militante féministe et antiraciste française Fatima Ouassak qui nous invite, tous et toutes, à « aller à l’abordage » afin que chaque individu puisse circuler librement !
Sécheresses, inondations, incendies… les catastrophes climatiques s’enchainent. Depuis peu, les prises de conscience semblent s’accélérer, mais les objectifs climatiques et leur mise en œuvre seront-ils à la hauteur des défis ? La marche du 23 octobre prochain organisée par la Coalition Climat revendiquera des mesures concrètes sociales et environnementales pour que tout le monde puisse se loger, se déplacer, se nourrir dignement tout en respectant les limites de la planète.
Dans un contexte de constante expansion du secteur des activités récréatives et touristiques dans la nature, le « consommer local » représente un enjeu majeur pour nos autorités et les acteurs de ce secteur en termes de gouvernance et de gestion de sites. Au niveau global, il est en effet nécessaire de réduire nos impacts négatifs sur la planète (transports, pollutions...) par un changement des habitudes de consommation en matière d’activités de loisirs et de tourisme. Toutefois, cela n’est pas sans conséquence pour nos régions.
La crise du covid-19 est-elle vraiment « une fatalité qui ne dit rien de notre système » 1 ? Pour certains, elle constitue en effet un simple problème de (mauvaise) gestion des risques sanitaires (impréparation) qui ne doit en rien remettre en cause notre système de production et nos modes de vie. Le raisonnement déroulé ici, à partir d’une analyse des corrélations voire des liens de causalité entre l’émergence de zoonoses 2 d’une part, et la destruction de la biodiversité et l’agriculture industrielle d’autre part, tendra à montrer le contraire. Décryptage.
Malgré son rôle discret, la communauté scientifique est une pierre angulaire de la lutte contre le réchauffement climatique. Par ses recherches. Mais pas seulement. L’urgence climatique a amené certain·e·s scientifiques à sortir de leur devoir de réserve et à revendiquer dans la rue aux côté des Youths for Climate les transformations indispensables à la préservation de la planète. Julia Steinberger membre du GIEC en fait partie. À l’invitation de Climat et Justice sociale, elle exprime son point de vue personnel sur les apports et les limites des scientifiques dans ce combat.
Les questions environnementales sont devenues incontournables dans le débat public et les agendas politiques. Considérées comme des enjeux globaux par excellence, censés transcender les clivages entre Nord et Sud, entre riches et pauvres et entre hommes et femmes, ces questions ont finalement été peu abordées sous le prisme du genre. Hommes et femmes ne sont toutefois pas égaux. La terre et ses ressources, les pouvoirs politiques et les valorisations symboliques sont distribués inégalement.
L’ampleur du changement climatique et les peurs de ses conséquences mènent à questionner en profondeur notre modèle social-libéral occidental de marché. Dans ce débat, les partisan·e·s d’une économie environnementale qui s’inscrit dans le capitalisme côtoient ceux et celles qui souhaitent un changement radical de modèle de société. Pourtant, l’urgence du défi et son universalisation font craindre une dépolitisation des approches. Une posture qui peut être dépassée en encastrant la question climatique dans les luttes sociales et culturelles.