Puisque les patrons ne peuvent plus s’en mettre plein les fouilles et qu’on veut les priver de leurs beaux parachutes dorés, hé ben, il faudrait aussi raccourcir la durée de préavis des employés. Na ! Non non, ce n’est pas un fils à papa de six ans qui dit ça dans la cour de récré, mais le patron de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), ce qui donne un petit aperçu de l’état d’esprit des maîtres de l’économie. Entre parenthèses, il paraît qu’aux États-Unis, il y a un débat sur la question de savoir si les maîtres de la finance doivent aujourd’hui demander pardon (aux millions de nouveaux chômeurs, sans-abri, pauvres qu’ils viennent de créer, là). Et il paraît que leur réponse est : on vous emmerde. Fermez la parenthèse. Quoique... c’est un peu comme notre patron de la FEB qui dit en substance : « touche pas à mon pognon, où je fais un trait sur tes droits sociaux ». Bon, d’accord, je caricature. C’est vrai aussi que la FEB a besoin d’étaler sa virilité avant les négociations de décembre avec les syndicats. N’empêche, avec ce parfum de retour au XIXe siècle — comme l’a très justement flairé La Libre —, je ne serais pas étonné qu’un jour, le patron de la FEB propose de remplacer les salaires des travailleurs par des actions Fortis, de substituer la pension légale par l’octroi tout à fait gratuit d’une grille de Lotto le jour de vos 65 ans, d’offrir aux malades un login et un mot de passe pour tenter de se faire rembourser leurs soins de santé au poker sur internet, et de remplacer les indemnités de chômage par des billets de tombola accordés gracieusement et valables dans toutes les fancy-fairs de Belgique. Le rêve en technicolor de certains.

Le Gavroche

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