Quelle chance on a, tout de même, de vivre en Belgique. Ce paradis de la démocratie avec ses multiples assemblées parlementaires, qui abrite la capitale de l’Europe, deuxième ville la plus riche du continent — et la plus proprette au monde avec ses 19 échevins de la propreté publique —, pays de cocagne avec sa Flandre prospère, sa capitale internationale, sa Wallonie conviviale et chaleureuse, sa douce mer du Nord, ses profondes Ardennes, ses bières, ses forêts, son brassage culturel... Ah, quel merveilleux pays. Mais surtout, ce qui est fantastique, c’est que dans ce patelin, il ne faut même plus faire de politique. Les Grands Enjeux ? Pffuit, évaporés... Réchauffement climatique ? Kyoto s’en charge. Crise financière internationale ? Le G8 s’en occupe. Débouchés commerciaux ? L’OMC s’y adonne. Sécurité ? L’OTAN en prend soin. Inflation ? La BCE y veille. Europe ? Sarko mène la barque. Dans ce coin de paradis, il n’y a plus qu’à appliquer les directives et obligations internationales... Pour le reste, rien, si ce n’est un peu d’activation des ministres et des chômeurs. Quelle insouciance, quelle légèreté dans cette petite arrière-province reculée du monde qui n’a même plus besoin d’être gouvernée ! Observez : à part un peu de tapage nocturne rue de la Loi, tout le monde dort en paix. Confortablement installée dans le hamac de la mondialisation, la Belgique n’a plus, pour s’occuper, qu’à repeindre les poteaux de signalisation, régionaliser le statut des pompiers, redessiner les arrondissements. Et dire que des milliards d’individus nous envient ce splendide centre occupationnel...

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

Franck Vandenbroucke veut interdire aux dentistes de facturer «des honoraires supérieurs… Lire la suite
Mai 2019

Tous les numéros

DEMO NOV 23