Une fois que l’on s’est mis d’accord sur la manière d’objectiver les besoins de la population, le réel choix politique consistera à déterminer la marge budgétaire à dégager et donc, la partie de ces besoins qui sera considérée comme prioritaire. Il serait sans doute plus logique de cerner d’abord les interventions considérées comme indispensables et de calculer ensuite le budget nécessaire mais il est à craindre que ce seront les deniers disponibles qui fixeront l’ampleur de la prise en charge de la dépendance. Surtout si l’assurance dépendance devient un service communautaire ou régional.
Il est temps que la Belgique prenne exemple sur ses proches voisins où le risque de dépendance est couvert parfois depuis plusieurs années. Que nous manque-t-il ou qu’avons-nous en trop pour organiser une telle couverture au niveau fédéral. Pas assez d’argent ou un manque de volonté politique pour affecter des marges budgétaires qui pourtant existent ? Ou trop de niveaux de pouvoirs pour faire passer l’intérêt de la collectivité avant celui de certaines ambitions personnelles ?
Trois ans ou presque depuis son irruption sur le marché des idées politiques, le concept d’État social actif a donné lieu à une série de réalisations qui permettent de s’en faire une idée plus précise : plan Rosetta, réforme fiscale, réforme du minimex… Au-delà du jugement qu’on peut porter sur ces réformes, la crédibilité de l’État social actif se joue sur la capacité de ce projet à restaurer le plein-emploi.
Comme dans les autres branches de la sécurité sociale, l’assurance maladie-invalidité se caractérise par une large participation des partenaires sociaux à sa gestion, confirmant ainsi une volonté politique fondamentale de concilier sécurité sociale et médecine libérale en associant ceux que l’on a appelé les "partenaires de la St Jean", en référence à la grève des médecins de 1964.
La question des retraites est, comme on l'a vu dans le précédent numéro de Démocratie, au centre des préoccupations politiques actuelles. En Belgique, un projet de loi a été approuvé en janvier dernier concernant le développement des pensions complémentaires. Le point sur la question.
Comme beaucoup de concepts sociopolitiques, celui de l’État social actif peut être appliqué à des projets très divers. Au-delà de toutes les confusions sémantiques, une notion centrale s’impose tout de même : c’est celle de l’insertion, de la participation par le travail, qui s’oppose directement aux théories de la "fin du travail" et, dans le domaine de la protection sociale, au projet de revenu de base inconditionné. Pris en ce sens, je soutiens que l’État social actif est une chance à saisir. Avec pour les organisations syndicales un travail important de vigilance et, le cas échéant, de réaction en cas de dérive. Mais néanmoins une orientation claire d’acceptation du concept.
En Belgique, pour faire face au vieillissement de la population et assurer le financement futur de nos pensions, le gouvernement a opté pour un élargissement du deuxième pilier.
Croissance, taux d’emploi, évolution de la pyramide des âges et de l’espérance de vie : autant de variables qui rendent difficiles les prévisions. Et donc les choix concernant les retraites. La viabilité de nos systèmes de pensions sera à l’ordre du jour du sommet européen de Stockholm, les 23 et 24 mars prochains. L’occasion de faire le point sur cette délicate question qui est au centre du "modèle social européen"...
"Tous à l’emploi !". Le mot d’ordre résonne dans les discours européens et a ses partisans en Belgique. Il est temps de changer d’ère. L’État providence montrerait ses limites. En accordant trop facilement des allocations de remplacement, qualifiées de "dépenses passives", aux individus privés d’emploi, les pouvoirs publics inciteraient à l’inactivité. Les individus, comme d’ailleurs l’État, ne seraient pas assez actifs. Il faut donc activer les individus, activer les politiques. La recette a pour nom "troisième voie" : dépassant l’État social démocrate et l’État libéral, voici qu’apparaît l’État social actif.