En septembre 2013, lors d’une importante convention (congrès) tenue à Los Angeles , l’AFL-CIO 2, la seule coupole syndicale des États-Unis, a évalué son fonctionnement. Verdict : son fonctionnement trop étroit, axé uniquement sur les entreprises et les secteurs, diminue la portée du mouvement syndical. À fonctionnement inchangé, ce dernier semble donc en danger au sein de la première puissance mondiale. Pour envisager l’avenir avec sérénité, il doit impérativement revoir ses manières de penser et d’agir. Explications.
En septembre dernier, les Équipes populaires et Présence et action culturelles lançaient une campagne au titre expressément provocateur : « Tous des glandeurs !? ». C’est ce qu’on entend en effet dire des travailleurs privés d’emploi, qu’on appelle « chômeurs ». Car le chômeur est considéré comme le principal responsable de sa situation. Pire encore, il se complairait dans une certaine oisiveté. Or, sa réalité quotidienne n’a rien d’enviable, d’autant que le gouvernement fédéral a adopté récemment de nouvelles mesures de dégressivité des allocations de chômage. Il est donc grand temps de casser le mur de ces préjugés et de prôner une vraie démarche collective dans l’accompagnement des travailleurs privés d’emploi.
Évoquer ce qu’il est convenu d’appeler le « modèle social européen » constitue un véritable défi dans le contexte actuel. Pour le réussir, il est nécessaire de passer par le concept de « solidarité » et par la manière dont ce concept est mis en œuvre (ou pas) au niveau européen. L’impasse dans laquelle se trouve la solidarité est en effet attribuable en partie à l’absence d’un véritable « projet social », mais aussi au fait que la manière de concevoir et d’exprimer la solidarité prenne actuellement un nouveau visage, générateur de confusion, celui de la « solidarité compétitive ».
Nous proposons ici de placer une loupe sur la nouvelle procédure d’élaboration du budget des soins de santé. Nous verrons qu’elle a sensiblement augmenté les compétences du Comité de l’assurance et qu’elle a été scrupuleusement suivie par les acteurs. Son application constitue donc une première, mais également une réussite car, en peu de temps, un accord s’est dégagé autour d’une proposition qui respecte la norme de croissance réelle des dépenses publiques de santé, mais qui réserve également une place aux nouvelles initiatives et se traduit par une position courageuse dans la proposition de mesures d’économies.
Le dossier des « fins de carrière » a longtemps nagé dans une confusion dont il est loin d’être sorti. Le flou des positions gouvernementales avait été dénoncé, notamment par les dirigeants de la CSC, dès l’ouverture des négociations. Le texte finalement adopté par le gouvernement diffère sur des points importants des notes initiales déposées par la ministre de l’Emploi, sans parler des épouvantails agités par la branche libérale du gouvernement, et beaucoup de différences vont dans le sens des thèses syndicales. Peut-on y voir une victoire des négociateurs syndicaux ? Ou ceux-ci sont-ils, finalement, arrivés au point auquel on voulait les mener ?
Le vieillissement est trop souvent associé aux coûts budgétaires qu’il représente. Inévitablement, il suscite des questions à propos de la pérennité des systèmes sociaux et tout particulièrement des pensions publiques et soins de santé collectifs. Systématiquement, on omet de souligner le « marché » que les personnes âgées alimentent par leurs multiples demandes, chaque secteur social étant perçu comme une charge qu’il faut financer par une pression accrue sur les facteurs de production (1).