Depuis 2001, se mettent en place les conditions d’une plus grande intégration des systèmes de formation et d’enseignement professionnels des pays européens. Sous le nom de « processus de Bruges », cette évolution politique ne fait l’objet que de quelques débats dans des cercles restreints d’experts. Pourtant, l'enjeu est crucial : des pans entiers du système éducatif pourraient se voir soumis à un projet à finalité uniquement économique. Ce processus européen rejoint en fait de nombreuses réformes initiées par les États, comme celle de l'école qualifiante chez nous. Nous donnerons-nous les moyens de proposer autre chose ?
Il était une fois une école heureuse, mais il fallut qu’elle disparaisse pour que ceux qui en critiquaient la froideur en aperçoivent toute la richesse conviviale. Il était une fois une école démocratique, mais ceux qui en dénonçaient l’élitisme déguisé et la sélection sournoise ne virent qu’après sa mort combien elle laissait orphelin de sens social un peuple d’enfants et d’adolescents dispersé en clans hostiles.
L’enseignement de qualification (1), qui accueille plus de 100.000 élèves en Communauté française, souffre d’une image particulièrement dégradée : enseignement de relégation et du "second choix", démotivation des élèves, épuisement des enseignants, manque de débouchés professionnels, obsolescence des équipements, violence… Une réforme importante, commencée sous la précédente législature, est en voie d’opérationalisation. Son objectif : revaloriser l’enseignement technique et professionnel en le rendant plus performant et donc plus attractif. L’enjeu est donc de taille et ne va pas sans soulever quelques difficultés, voire parfois de lourdes inquiétudes.
Une réforme d’une telle envergure ne va pas, on s’en doute, sans soulever bon nombre de critiques et d’inquiétudes… Première critique récurrente : le travail mené au sein de la CCPQ a cruellement manqué de transparence; manque de transparence aggravé, dit-on, par la volonté patronale d’en accélérer le rythme. Il faut en effet reconnaître que cette réforme qui concerne, rappelons-le, près de la moitié des élèves inscrits dans l’enseignement secondaire a eu un écho extrêmement limité au sein des médias classiques (en comparaison avec la réforme sur les devoirs à domicile par exemple) et a également, par voie de conséquence, très peu animé le débat public.
Depuis 25 ans, on assiste à une augmentation continue du niveau de diplôme le plus élevé obtenu par la population ayant quitté l’enseignement de plein exercice (dit "niveau de diplomation"). En 1996, près d’un Belge sur deux (40% pour les femmes en Région wallonne) possédait un diplôme de fin d’études secondaires, contre 15% seulement en 1970. Et près d’un Belge sur cinq a un diplôme de l’enseignement supérieur. Il s’agit là d’un pourcentage parmi les plus élevés observés dans les pays de l’OCDE (2).
En janvier 1998 se mettaient progressivement en place dans l’enseignement en Communauté française ce qu’il est désormais convenu d’appeler les Conseils de participation. Institués par décret, ces Conseils offrent aux différents acteurs de l’institution scolaire la possibilité de prendre démocratiquement et activement part au pilotage de leur établissement. Deux ans plus tard, peut-on considérer qu’ils ont atteint leurs buts ?
"Enfant chéri" des uns, "vilain coco" pour d'autres (du moins à ses débuts), la FOPES, la Faculté ouverte de politique économique et sociale, fêtera ce 20 novembre son quart de siècle. L'occasion de faire le bilan de vingt-cinq années dédiées à la formation des "acteurs de changement".
Certains actes de violence graves ont marqué ces derniers temps le monde de l’école en Communauté française. Aussi inquiétants soient-ils, ils demeurent pour l’instant exceptionnels. Reste que l’école est de plus en plus confrontée à un autre type de violence, moins spectaculaire certes, mais tout aussi inquiétant. Profitons de la rentrée pour nous pencher sur ce phénomène.