La Roumanie et ses quelque 22,3 millions d’habitants sont entrés dans l’Union européenne le 1er janvier dernier (en même temps que la Bulgarie). Lors d’une visite à Bruxelles en mai dernier, nous avons rencontré M. Bogdan Hossu, président du syndicat roumain Cartel ALFA. Quelle est aujourd’hui la situation du marché du travail en Roumanie, qu’en est-il de l’émigration des travailleurs qualifiés, quels sont les grands problèmes rencontrés par le mouvement syndical roumain, telles sont quelques-unes des questions que nous lui avons posées.
Depuis quelques années, la question du salaire minimum européen revient régulièrement à l’agenda politique. L’élargissement de l’Union à douze nouveaux États ces deux dernières années a rendu les différences de salaires plus importantes qu’auparavant, et favorisé certaines formes de mobilité qui inquiètent les pays à niveau de salaire relativement élevé. Le débat se fait de plus en plus pressant, notamment en raison de l’accroissement des formes de travail atypiques. Un accroissement qui s’observe d’ailleurs depuis une vingtaine d’années.
Déodorants, gels douche, télévisions, vêtements de sports, jouets, nettoyants, lessives : nous sommes entourés de produits de consommation courants qui nous empoisonnent la vie, au sens littéral du terme. Si les preuves scientifiques irréfutables du lien entre augmentation des cancers, des allergies, de l’asthme et profusion de produits chimiques dans la vie quotidienne sont difficiles à établir, des scientifiques de plus en plus nombreux lancent un cri d’alarme : « la production de substances toxiques est un crime contre l’humanité » (1). En ce mois de décembre, l’Union européenne doit en principe adopter la réglementation Reach, dont l’objectif est d’instaurer un nouveau système, plus prudent, de contrôle de ces substances.
Depuis quelques années, on voit fleurir un nouveau jargon politique fait de « gouvernance », de « plans stratégiques », de « contrats » entre « partenaires »… Mode passagère censée rapprocher le politique de la société civile, ou reflet d’une évolution profonde, d’un véritable changement de paradigme dans l’action publique ? Enquête d’Olivier Paye dans cette Novlangue qui – qu’on le veuille ou non – force peu à peu les acteurs y compris sociaux à changer leurs stratégies d’action politique.
Comment reconstruire une conception du progrès qui, aujourd’hui, aurait la même force que lorsqu’au début du XXe siècle, il s’agissait d’intégrer le prolétariat dans la société et de lutter pied à pied pour diminuer le malheur et l’injustice ? S’il y a une question à se poser maintenant, c’est bien celle-là (1). Les partis politiques progressistes, les partenaires sociaux et les associations de la société civile sont-ils en mesure de reconstruire une conception du progrès dans un contexte de mondialisation ?
Il serait cruel de rappeler les promesses faites par nos différents gouvernements et les institutions européennes dans le courant des années 90 au sujet de l’euro. En 1996, la Commission européenne écrivait : « l’adoption d’une monnaie unique permettra aux États membres d’influencer davantage les politiques économiques. Elle aidera à stimuler la croissance et l’emploi » . On avait même cité un chemin de croissance de l’ordre de 3 %. Mais alors, comment expliquer le manque de dynamisme actuel de l’économie, voire son atonie, et ses conséquences sur l’emploi et le chômage ? Dans les pages qui suivent, Réginald Savage tente d’apporter des éléments de réponse à ces questions.
En juin dernier, Laurent Fabius, ancien premier ministre français et actuel numéro 2 du PS, annonçait son intention de rejeter le projet de traité constitutionnel européen. Depuis lors, la valse des arguments et contre-arguments à l’égard de cette « constitution » n’a cessé de prendre de l’allure dans la classe politique de l’Hexagone, avec ses habituelles répercussions sur le débat politique belge. Ce débat renvoie à trois questions fondamentales : que peut-on attendre d’un traité constitutionnel ? Celui qui nous est proposé entraîne-t-il un recul des dispositions sociales actuelles de l’Union européenne ? Quelles sont les stratégies possibles à son égard ? Ce sont ces trois questions que nous tentons de débroussailler dans les lignes qui suivent.
Le 13 janvier dernier, la Commission européenne lançait une proposition de directive sur les services dans le marché intérieur. L'objectif affiché de ce document, appelé à tort directive Bolkestein (1), est de débarrasser l'Europe de toute sa « bureaucratie » afin de libérer son potentiel de croissance de manière à réaliser les objectifs de Lisbonne (2) en matière de compétitivité et d'emplois. Cette présentation est en réalité un raccourci insidieux : sous le masque de la simplification administrative – le nouveau mantra européen –, on ouvre grand la porte à une libéralisation débridée de potentiellement tous les services et pointe une arme à feu sur la tempe du modèle social européen.