En « débranchant la prise » des gouvernements fédérés dans lesquels il était en majorité avec le PS, le président du CDH, Benoît Lutgen, a plongé le paysage politique francophone dans une situation inédite. Le peu de préparation de cette décision surprend la plupart des observateurs. Analyse avec Paul Wynants, professeur d’histoire politique 1.
Dans le secteur de la Justice, le ministre compétent Koen Geens (CD&V) multiplie les réformes. Étrangement surnommées « Pot pourri », elles annoncent d’emblée la couleur. D’ailleurs, Manuela Cadelli, juge au tribunal de première instance de Namur et présidente de l’Association syndicale des magistrats, n’y va pas par quatre chemins : « En Belgique, la séparation des pouvoirs est mise à mal ». Explications.
En mai 2014, Démocratie interviewait Dave Sinardet pour faire le bilan du gouvernement flamand à l’issue de la législature. Un an plus tard, nous l’avons soumis au même exercice pour mieux comprendre les actualités politiques de première importance au nord du pays et les rapports de force qui existent entre les partenaires de la majorité gouvernementale1. Entretien.
La dette wallonne a atteint 18,9 milliards d’euros au cours de l’année 2014 en raison de requalifications comptables imposées par l’Europe. Un chiffre record susceptible de compromettre la relance économique wallonne. Damien Piron, doctorant en sciences politiques à l’Université de Liège, nous explique les mécanismes de la politique budgétaire wallonne et le peu de marges dont dispose le gouvernement pour retrouver un cercle vertueux.
Le crédit-temps « sans motif » est récemment passé sous les fourches caudines du gouvernement Michel. Pour Bernard Fusulier, c’est un non-sens. Selon lui, ce type de dispositif devrait, au contraire, être renforcé pour permettre le passage à une société qui donnerait toute sa valeur et son importance aux activités socialement utiles. Dans les horizons tracés, c’est le travail (et non plus l’emploi) qui devient central. Explications.
Le gouvernement Michel accentue un processus dominant en Belgique et en Europe : celui de la diminution du rôle de l’État. Pour Marc Jacquemain, sociologue à l’Université de Liège, cette tendance est notamment liée à l’incapacité de la social-démocratie à se renouveler. Après des années de succès engendrés grâce à un rapport de force équilibré entre travail et capital, elle a perdu la bataille idéologique face aux partisans du modèle néolibéral. Afin de renverser la vapeur, l’avènement d’une force politique progressiste transeuropéenne serait nécessaire. Mais au vu du dogmatisme des gouvernants actuels, c’est loin d’être gagné. Entretien.
À quelques semaines des élections, Christian Kunsch dévoile ses cartes. Il revient sur ses premiers pas en tant que président du MOC, évoque l’avenir du mouvement, tire un bilan critique de la législature et met en garde : derrière les politiques d’austérité se cache une volonté d’attaquer notre modèle de protection sociale.