L'histoire de la moitié de l'humanité - les femmes - a largement été occultée." (1) Ce constat, fait tardivement dans les années 60, a conduit de nombreuses historiennes à réinterroger le passé sur le rôle et la place des femmes dans le développement des civilisations. Pourtant, les femmes n'ont pas attendu la reconnaissance officielle de leur rôle pour occuper une place importante dans le développement de leur pays ni pour formuler, à travers de nombreux mouvements de femmes, des projets de société plus conformes à leurs préoccupations.
C'est le décalage entre la réalité - une présence séculaire des femmes sur le terrain du développement - et la théorie qui découvre aujourd'hui le rôle et la place des femmes (2), qui a inspiré cet article.
La première partie expose les différents courants de pensée, la seconde, qui paraîtra dans le Démocratie n°4, abordera les pratiques sous un angle plus critique. À suivre, donc...
« Le capital est codé par la loi, principalement dans une poignée d’institutions de droit privé », telle est la thèse défendue par Katharina Pistor dans « The Code of Capital ». Pour Thomas Piketty, Adam Tooze, Quinn Slobodian et de nombreux·ses autres intellectuel·les, le livre et son explication de la dimension juridique de l’inégalité sont centraux aujourd’hui.
Il paraît difficile d’évoquer aujourd’hui la question des revenus et de la fiscalité sans faire référence au rôle joué par la finance. À la suite de la mondialisation financière, c’est-à-dire de la constitution, au cours des deux dernières décennies, d’un espace financier mondial, la finance est devenue l’institution dominante de notre système économique. Cette suprématie s’observe à différents niveaux.
L’État belge s’est construit sur les principes d’un libéralisme politique enraciné dans la philosophie des Lumières : primauté de l’individu, égalité et liberté pour tous. Ces grands principes sont consacrés dans la Constitution de 1831 : liberté de la presse, liberté de culte, d’enseignement, d’association. Le texte rédigé par le Congrès national, c’est-à-dire par des représentants de l’aristocratie, de la bourgeoisie foncière et industrielle et des professions libérales, est réputé pour être, à l’époque, l’un des plus libéraux du monde. Toutefois, en ce qui concerne l’exercice des droits politiques, il contient une importante disposition restrictive : il soumet l’obtention de ceux-ci à l’obligation de payer un certain montant d’impôts directs, le cens.
À l’heure où l’on s’interroge sur la responsabilité sociale des entreprises et la « moralité » du capitalisme, Christian Arnsperger, professeur à l’UCL et Docteur en sciences économiques affirme dans un récent ouvrage que la culture capitaliste est intrinsèquement inapte à réaliser l’idéal éthique d’égalité. Dans sa « Critique de l’existence capitaliste – Pour une éthique existentielle de l’économie » (*), ses réflexions l’amènent à s’interroger non pas tant sur le système économique lui-même que sur le comportement de l’individu dans ce système. Cet ouvrage stimulant pose de nombreuses questions sur notre rapport à l’économie et sur la forme que pourrait prendre une société plus juste. Présentation du livre et interview de l’auteur.
Retracer et analyser les cinquante dernières années de l’économie belge, telle est la tâche énorme à laquelle s’est attelé Reginald Savage. Un imposant ouvrage en est le fruit : « Économie belge 1953-2000 – Ruptures et mutations », paru récemment aux Presses universitaires de Louvain. Un livre qui permet de mieux comprendre, du point de vue d’une petite économie ouverte comme la Belgique, les « golden sixties », la « crise économique » après le premier choc pétrolier, la montée du néolibéralisme, les années de restrictions budgétaires, la mondialisation… Impossible, bien sûr, de résumer une telle somme d’analyses et d’informations en quelques lignes. Dans les pages qui suivent, Patrick Feltesse nous livre néanmoins une synthèse des principales leçons de l’ouvrage.
Dans de nombreuses entreprises « modernes », les nouvelles techniques de management rencontrent, à première vue, le besoin de reconnaissance des travailleurs, en particulier ceux dont le travail est peu considéré. Soudain, en effet, l’employeur porte un intérêt au travailleur, assorti d’offres de formation, d’élargissement des tâches, etc. Tout à coup, la hiérarchie reconnaît à l’opérateur un formidable potentiel. Ce n’est que plus tard que celui-ci se rend compte que l’évaluation de la performance individuelle fait de lui un travailleur isolé de son groupe d’appartenance dans la négociation avec l’employeur.