La question des différences de dépenses en soins de santé entre le Nord et le Sud du pays est de celles qui empoisonnent les relations entre Flamands et francophones depuis de nombreuses années. Une étude de la Mutualité chrétienne remet les pendules à l’heure.
Par son décret du 5 juin 1997 entré en vigueur le 6 février 1999 (1) la Région wallonne procédait à la refonte complète de la législation relative à l’hébergement des personnes âgées en Wallonie. Une avancée importante de ce décret consistait à élargir la législation, jusque-là centrée sur les maisons de repos, à de nouvelles formes d’hébergement : la résidence-services et le centre d’accueil de jour. Après deux années d’application, il est apparu indispensable d’apporter plusieurs modifications dans le but d’assurer la viabilité du secteur et de garantir une plus grande protection des droits des personnes âgées. En outre, la situation de certaines résidences-services devait être prise en compte.
Avant les années 70, le concept de santé ne retenait guère l’attention au contraire du concept maladie. Le droit à la santé était surtout pensé comme un droit à la « réparation » de la santé.
Voilà plus de trente ans que l’on décrit les problèmes soulevés par le vieillissement de la population. Mais les mesures à prendre restent, chez nous, au niveau des bonnes intentions. Selon Hedwige Peemans-Poullet, les causes du blocage sont bien connues. Elles sont de trois ordres : idéologiques, économiques, institutionnelles.
Déficits croissants, pénurie de personnel soignant, grève des médecins, malaises dans les aides et soins à domicile, menaces de déconventionnement des médecins… le moral n’est pas au beau fixe dans les soins de santé. À écouter le patronat, les syndicats et le ministre, " il n’y aurait qu’à moins gaspiller ". Ce discours simpliste est trompeur et dangereux. Trompeur car la réalité est autrement plus complexe. Dangereux car il peut mettre en question notre système d’assurance maladie.
Selon la loi de 1990 (Moniteur belge du 28 septembre 1990), les mutualités ont un statut tout à fait spécifique, comme l’indiquait mieux l’ancienne dénomination de "société mutualiste". La mutualité est une association de personnes disposées à se secourir mutuellement. Elle n’est pas une société de capitaux à but lucratif.
Avec le lancement de l’Hospi Solidaire, au début de cette année 2000, tous les membres des Mutualités chrétiennes francophones bénéficient dorénavant d’une meilleure couverture financière en cas d’hospitalisation. Personne n’est exclu. Il n’y a pas de limite d’âge et pas de stage. Tous ont la certitude que leur facture d’hospitalisation ne dépassera pas 10.000 F en chambre commune ou double (5.000 F pour les enfants et 20.000 F par an pour une famille) pour une cotisation d’une centaine de francs par mois.
Avec le lent recul des systèmes de protection sociale, les assurances privées commerciales ont trouvé de nouvelles possibilités d’extension sur le terrain de la santé au détriment des grands malades. Cette logique commerciale s’oppose à la logique solidaire, c’est-à-dire la mutualisation des risques entre les bien-portants et les malades, entre les 90% en bonne santé et les 10% de malades graves. Confrontation de deux logiques.
Au premier janvier 2000, la Mutualité chrétienne lance une nouvelle assurance hospitalisation. “Une de plus?” serait-on tenté de dire, tant le “marché” de l’assurance hospitalisation s’est développé ces dernières années. En réalité, la Mutualité chrétienne se démarque des assurances commerciales, dont l’objectif reste le profit. Basée sur la solidarité, la Mutualité chrétienne s’inscrit dans la grande tradition de l’assurance sociale.
Pour beaucoup de citoyens. la santé n'est pas un enjeu électoral essentiel. Pour beaucoup de mandataires politiques non plus, d'ailleurs. Et pourtant, nous considérons tous que l'accessibilité à des soins de santé de qualité est fondamentale...