Comment aider efficacement les sans-abri et d'une manière générale ceux qui vivent en complète rupture sociale dans nos villes ? À Paris, les Samu sociaux parcourent la ville à la recherche des personnes vivant dans la rue. En Région wallonne, c'est une tout autre approche de l'urgence sociale qui a été élaborée sous la précédente législature par le ministre des Affaires sociales Thierry Detienne (Écolo). «Parce que les réalités sociales sont totalement différentes, explique-t-il. Dans les villes wallonnes, il fallait moins créer un dispositif supplémentaire que coordonner les services publics (CPAS) et associatifs existants.» C'est ainsi que sont nés les relais sociaux, à Liège et à Charleroi, depuis 2001. D'autres ont ensuite vu le jour dans les villes de Mons, Verviers et La Louvière.
Il est bien connu qu'on ne prête qu'aux riches. Et pourtant, blotti au cœur de Bruxelles, à deux pas du Sablon et du Palais de Justice, un grand bâtiment, un peu austère il est vrai, abrite une institution publique qui s'évertue depuis 1618 à contredire ce célèbre dicton. Depuis 1948, le Mont-de-Piété (1) jouit du monopole de prêts sur gage en Belgique. Il remporte d'ailleurs de plus en plus de succès auprès de toutes les couches sociales. Les raisons de sa réussite : service moins contraignant qu'à la banque et réception immédiate de l'argent. Visite du dernier dépôt belge.
Plus de 1,5 million de personnes, soit 15 % de la population belge, vit sous le seuil de la pauvreté, défini par un revenu maximum de 772 euros, c’est ce qui ressort d’une étude de l’Université d’Anvers présentée en décembre dernier. À l’instar de l’Europe, la Belgique peine à trouver les armes pour combattre un mal qui revêt plusieurs visages et qui n’est plus incarné par les seuls sans-abri. Aujourd’hui, les familles monoparentales, les femmes, les jeunes isolés, les plus de 65 ans constituent la plus grande proportion de pauvres. Même le travail ne constitue plus une protection. Des constats qui demandent des réponses plus qu’urgentes. Lors de la présentation de son troisième rapport bisannuel, le Service de lutte contre la pauvreté, implanté au sein du Centre pour l’égalité des chances, a réitéré son appel à un agenda politique plus contraignant pour lutter contre l’exclusion sociale.
Le minimex est mort. Vive le revenu d'intégration ! Au-delà des mots, c'est à une autre signification de cette aide financière que tend la nouvelle loi sur le droit à l'intégration sociale adoptée en mai 2002. Le 1er mars dernier, le ministre fédéral de l'Intégration sociale, Christian Dupont (PS), organisait un colloque pour présenter les résultats de quatre évaluations d'une loi qui a modifié la philosophie et les méthodes de prise en charge des usagers des CPAS (1). Présentation des travaux des trois fédérations de CPAS, du consultant Ernst & Young et du service de lutte contre la pauvreté du Centre pour l'égalité des chances.
La Belgique a franchi cet été la barre symbolique des 400 000 personnes (402 319 très exactement) ayant plus de trois mois de retard dans le remboursement de leur(s) crédit(s) et, de ce fait, inscrites à la Centrale des crédits aux particuliers. L'occasion de faire le point sur toute une série de mesures qui entreront en vigueur très prochainement et qui devraient contribuer à lutter contre le surendettement.
Quatre mois. C’est le temps qu’aura mis le ministre de l’Intégration sociale, M. Johan Vande Lanotte (SP), pour imposer au gouvernement – en particulier à Écolo – sa réforme du minimex. Adopté le 7 septembre, son texte devra cependant encore subir les critiques nombreuses du monde associatif avant d’être déposé au Parlement en novembre.
Depuis les années 80, le terme d’exclusion sociale connaît un succès sans cesse grandissant dans le discours commun, politique, médiatique, voire sociologique. Un très large consensus semble ainsi s’être formé autour de ce "concept" censé être le plus approprié pour désigner l’ensemble des manifestations les plus extrêmes de la question sociale. Or, les mots que nous employons ne sont jamais neutres. Ils déterminent notre perception, notre compréhension et notre rapport au réel. Que signifie dès lors cet usage immodéré de la notion d’exclusion ? Quelle compréhension de la question sociale tente-t-elle d’imposer et de légitimer ?
L’aide sociale ne se "distribue" pas au travers de guichets automatiques Mister Cash ou autres Bancontact. La relation entre l’usager d’un service social et le travailleur social est déterminante. Ainsi d’ailleurs que la relation entre le travailleur et l’institution qui l’emploie...
La montée de l’exclusion sociale et l’émergence d’interrogations croissantes sur le sens même du travail social ont, depuis de longues années, entraîné de profonds changements dans l’action des services sociaux, notamment mutualistes. D’une action médico-sociale davantage centrée, au départ, sur la prophylaxie de certaines maladies, nous en sommes arrivés à une action de réinsertion sociale nécessitant une articulation accrue entre l’individuel et le collectif. L’évolution est fondamentale.