Analyser un budget communal, c’est participer à un débat démocratique sur les choix politiques fondamentaux de la commune. Certes, le budget communal est souvent considéré comme une grande boîte noire, peu compréhensible, à laquelle il vaut mieux ne pas trop se frotter. Pourtant, cela permet de lire, au-delà des règles techniques, les priorités qu’une commune concrétise. À la veille des élections communales, Jean-Marie Schreuer nous donne, ci-dessous, les moyens de confronter l’action politique de nos futurs élus avec leurs promesses d’aujourd’hui. Un petit voyage au Brésil nous relate, dans un deuxième article, une expérience de "budget participatif" pour le moins étonnante...
Longtemps considéré comme une pomme de discorde possible pour le gouvernement arc-en-ciel de Guy Verhofstadt, le projet de plan fédéral de sécurité a finalement passé la rampe après de multiples amendements. Adopté in extremis avant l’Euro 2000, il a été vidé de ses pans les plus sécuritaires, sa partie prévention s’est vue renforcée. Reste cependant à traduire certaines mesures en textes législatifs, c’est là que les vrais arbitrages devraient commencer…
Aux États-Unis, la problématique de l’expérimentation sur embryon est devenue l’un des enjeux majeurs des prochaines élections présidentielles. Chez nous, personne ne sait au juste de quoi il retourne. Il n’y a pas de débat public sur cette question si sensible. La Belgique n’a pas signé la convention du Conseil de l’Europe sur les droits de l’homme et la biomédecine qui traite, notamment, de la recherche sur l’embryon humain. Mylène Botbol-Baum, professeur à l’Unité d'éthique biomédicale de l’UCL, expose ici les enjeux d’un débat hautement éthique et nous livre quelques éléments de réflexion.
La réforme fiscale qui se profile à l’horizon risque d’oublier, une fois de plus, ... les non-contribuables, c’est-à-dire les personnes les plus pauvres. Pourquoi s’occuper de ceux qui ne paient même pas d’impôts?
Les contrats de sécurité sont nés en 1992 après les émeutes de Forest. Ils ont pour objectif d’assurer une prévention intégrée de la criminalité au niveau local. Dans un premier temps, 27 villes et communes ont été sélectionnées dans les trois régions du pays. Par la suite, deux communes bruxelloises ont rejoint le projet.
La sécurité est une question politique qui se pose depuis l’aube de l’humanité et dont on pourrait dire, pour simplifier, qu’elle se déplace sur un axe allant de la survie à l’abondance. Dans nos sociétés, elle serait à l’origine de la constitution des États modernes avec le mythe du Contrat social par lequel les hommes auraient abdiqué d’une parcelle de leur liberté en échange de la garantie de protection de la liberté et de la propriété que leur offrirait l’État.
Les premiers mois du gouvernement Verhofstadt ont été marqués par une volonté d’apaiser les tensions communautaires. Mission impossible ? Les vieux démons belgo-belges sont vite réapparus à l’occasion, entre autres, du débat sur le financement de l’enseignement en Communauté française. La Belgique serait-elle condamnée à vivre la politique sous le prisme permanent des querelles Nord-Sud ?
Dans les semaines qui ont suivi les élections de juin, des membres du parti social-Chrétien flamand - relégué sur les bancs de l'opposition en compagnie du Vlaams Blok - se sont ouvertement interrogés sur l'opportunité de collaborer avec le parti d'extrême droite.
Il est des scrutins qui prolongent le long fleuve tranquille de la politique avec, de-ci de-là, quelques aménagements de coalition prudents et contrôlés. Il en est d’autres qui rompent avec le passé et changent fondamentalement la donne. Celui du 13 juin est incontestablement de ceux là. Certes, le scénario probable d’une coalition rouge bleu était dans l’air depuis longtemps déjà. Mais le contexte dans lequel il s’inscrit était tout sauf prévisible: pays déstabilisé suite à la crise de la dioxine, descente aux enfers de la coalition sortante et succès impressionnant des écologistes au point de rendre ceux-ci “incontournables”.
La campagne électorale fut l'occasion pour certains partis (Écolo, PSC et PRL d'une part, le Vlaams Blok d'autre part)(1) d'introduire l'instauration du référendum populaire au nombre de leurs revendications. En regard des enjeux majeurs des élections, cette revendication a pu et peut toujours paraître secondaire, voire anecdotique. Or il n'en n'est rien. Idée à première vue séduisante et politiquement neutre, le principe du référendum sanctionne au contraire une conception de la démocratie particulièrement ambiguë et problématique, et ce tant d'un point de vue idéologique que plus strictement politique.