Si on connaît la N-VA sous ses aspects communautaires, force est de constater qu’on perçoit moins ses positions socioéconomiques, au sud du pays du moins. Pourtant, il est primordial d’en appréhender les grandes lignes. En complément au Dossier de ce numéro, Luc Impens (CSC) nous aide donc à analyser la question sous toutes ses coutures et passe notamment au crible le modèle économique prôné par ce parti, sa vision de la sécurité sociale et son projet européen.
La difficile négociation pour la formation du nouveau gouvernement belge a focalisé l’attention sur les clivages communautaires. Ceux-ci sont en bonne partie liés à des questions socio-économiques, en particulier lorsque sont mises en avant les réalités différentes du marché du travail au Nord et au Sud du pays pour justifier la revendication de nouveaux transferts de compétences ou d’une meilleure coordination des politiques d’emploi du fédéral et des Régions. Mais d’autres questions devraient dans les prochains mois enfin faire l’objet d’un vrai programme gouvernemental et de réels arbitrages.
Le travail et l’emploi sont deux choses bien distinctes : en échange de mon travail, je reçois un emploi, c’est-à-dire un ensemble de droits qui est bien plus qu’un simple salaire (droit à la sécurité sociale, au repos, au bien-être au travail, à la représentation syndicale...). Il est donc légitime d’aspirer à l’emploi pour tous, tout en cherchant en même temps à réduire la place et l’emprise du travail dans la vie de chacun. Les politiques qui influencent le volume et le type d’emploi sont évidemment centrales, car il n’y a pas, jusqu’ici, de meilleur fondement que l’emploi pour le revenu et la sécurité d’existence.
La justice constitue un droit fondamental de tou(te)s les citoyen(ne)s, ainsi que la garantie la plus sûre contre le spectre de la loi de la jungle où « chacun se ferait justice lui-même». Il s’agit cependant de s’assurer que cet instrument de régulation sociale ne soit pas un outil de domination supplémentaire des forts sur les faibles, mais bien un outil de protection de ceux-ci contre ceux-là. Pour le garantir, la machine judiciaire se doit d’être accessible et de fonctionner dans la transparence, la responsabilité… et la célérité.
L’ensemble des impôts représente un peu plus de 90 milliards d’euros par an en Belgique. Cette masse provient pour un gros tiers de l’impôt des personnes physiques (35 %) et pour un autre tiers (32 %) des impôts sur la consommation (TVA). Les impôts sur le capital (impôt des sociétés, précompte mobilier, immobilier et droits d’enregistrement…) apportent 20 % des recettes. Le solde provient d’autres impôts comme la taxe de circulation ou les taxes locales.