Curieuse destinée que celle d’Edgar Pierre Jacobs. Il ne vient à la bande dessinée que par obligation mais n’en signe pas moins l’une des œuvres les plus importantes du genre. Aux côtés de Hergé, de Jacques Martin et de Bob de Moor, il fait partie de ce que l’on appelle communément l’école de Bruxelles.

 

Né le 30 mars 1904 à Bruxelles, Edgar Pierre Jacobs se passionne très tôt pour le dessin et la musique. Après avoir exercé quelques petits métiers (concepteur de bijoux, retoucheur photo,…), il travaille dans la publicité. Sa passion du théâtre l’emporte d’abord vers les planches pour être figurant au théâtre de la Monnaie à partir de 1921. Il participera ensuite à la grande revue du Casino de Paris au côté de Mistinguett puis sera artiste lyrique jusqu’en 1940 où la guerre stoppera sa carrière de chanteur. Le "baryton du 9e art" donnera dans les travaux graphiques alimentaires. Il rentre comme illustrateur chez Bravo! Pendant deux ans, il illustrera contes, nouvelles et romans jusqu’au jour où on lui demande de dessiner Flash Gordon, la saga américaine dessinée par Alex Raymond ne parvenant plus en Belgique. Quelques semaines plus tard, la censure nazie interdit la série.
C’est en 1943 qu’il réalisera son premier album avec le Rayon U. Il collaborera avec Bravo! jusqu’en 1946 mais aussi avec d’autres revues (ABC, Stop, Bimbo et Lutin, …). Pendant la même période, il rencontre Hergé qui va l’engager à partir de 1944 comme décoriste/coloriste. Il participera à l’élaboration de Tintin au Congo, Tintin en Amérique, Le Sceptre d’Ottokar ainsi que du Lotus Bleu en réalisant corrections, coloriage et remise au format. On le retrouve également, pour des travaux plus en profondeur, au générique du Trésor de Rackham le Rouge, des Sept Boules de cristal et du Temple du Soleil.
En 1946, il fait partie de la première équipe du journal Tintin où il signe le premier épisode de longues aventures de Blake et Mortimer avec Le Secret de l’Espadon. Il abandonne sa collaboration avec Hergé en 1947 pour se consacrer à sa série jusqu’au premier tome des Trois Formules du professeur Sato paru dans Tintin de 1970 à 1972. Puis le silence s’installe pendant neuf ans et s’achève en 1981 avec la parution de ses Mémoires : Un opéra en papier.

 

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