2006, élections communales. 2007, élections législatives. 2009, élections régionales et européennes. 2010, élections législatives. Quelle chance on a, tout de même, de vivre en démocratie ! On peut donner son avis presque chaque année, au cas où on n’aurait pas été bien compris... En tout cas, pour ces élections-ci, rien à craindre, on a visiblement tous été entendus. Ben oui, il suffit pour s’en convaincre de lire les slogans de campagne : « L’union fait la force », « Un pays stable, des emplois durables », « La garantie du respect » et, en un peu plus sibyllin, « Nous restons ouvert pendant les transformations ». Et en effet, que demander de plus que la garantie du respect pendant les transformations afin d’unir les forces pour un pays stable et des emplois durables ? On est tous d’accord là-dessus. Mais on aurait aussi aimé savoir, par exemple, au hasard : ce que pensent nos futurs élus des marchés financiers qui attaquent la zone euro, de la guerre en Afghanistan, de la lutte contre le réchauffement climatique, de la coopération au développement, de l’augmentation du chômage, des taxes sur les transactions financières, de la pauvreté dans le monde, des agences de notation, de la sécurité sociale ? Est-ce que là aussi, on demande la garantie du respect pendant les transformations afin d’unir les forces pour un pays stable et des emplois durables ? Ou alors, ce qu’on finira par soupçonner, notre pays a-t-il définitivement renoncé aux idéaux autres que son nombrilesque BHV et sa réforme sisyphienne de l’État ? Dans ce cas, que le dernier n’oublie pas d’éteindre la lumière en sortant.