Le 4 novembre, les électeurs américains ne choisiront pas seulement un président. En déposant leurs bulletins dans l’urne, ils définiront l’Amérique. Le scrutin de 2008 constitue, en effet, en raison de l’héritage légué par l’administration Bush, des défis internationaux qui attendent le prochain président et des changements démographiques et sociologiques à l’intérieur des États-Unis, un rendez-vous décisif de l’Amérique avec son destin. L’identité métisse du candidat démocrate est un élément crucial de la campagne et elle influencera le vote d’une partie importante de l’électorat, mais cette dimension masque des enjeux plus profonds encore, des glissements de plaques tectoniques, qui touchent au modèle économique et à la place des États-Unis dans le monde.

 Les huit années de l’administration Bush se terminent dans la morosité. La crise des subprimes a semé l’insécurité dans l’ensemble du tissu économique, mais elle a surtout révélé la panne du contrat social américain. Au cours des 30 dernières années, les inégalités ont explosé aux États-Unis, un pays dont les dirigeants ont pris « une option préférentielle pour les riches ». Les chiffres des disparités de revenus sont effarants. En 1894, John D. Rockefeller avait déclaré des rentrées de 1,25 million de dollars, ce qui représentait à l’époque 7 000 fois le revenu moyen par habitant. En 2006, James Simons, patron d’un hedge fund, a empoché 1,7 milliard de dollars, soit 38 000 fois le revenu moyen. Cette année-là, les 25 managers de hedge funds les mieux payés ont touché 14 milliards de dollars. « Que représentent ces 14 milliards de dollars ? », s’interrogeait Paul Krugman, le décapant chroniqueur économique du New York Times. « On pourrait avec cette somme fournir des soins de santé à 8 millions d’enfants, le nombre d’enfants qui, contrairement à ce qui se passe dans les autres pays avancés, ne bénéficient d’aucune assurance-maladie » 1. L’Amérique est devenue le Richistan 2, écrit Robert Frank, du très peu subversif Wall Street Journal. Une minorité estimée à 227 000 personnes contrôlerait une fortune combinée de 30 mille milliards de dollars, plus que les produits intérieurs bruts réunis de la Chine, du Japon, du Brésil, de la Russie et de l’Union européenne 3 ! Sur la scène internationale, les États-Unis se retrouvent confrontés à des enjeux d’une ampleur sans précédent. Bill Clinton, entre 1993 et 2001, avait dû faire face à des menaces distantes qui lançaient surtout un défi éthique à l’Amérique, celui de l’ingérence humanitaire dans des conflits dénués, à première vue, de véritable signification stratégique, comme la Somalie, le Rwanda ou le Kosovo. Depuis lors, la carte du monde a été profondément remodelée par l’apparition de groupes transnationaux non-étatiques et par l’émergence de nouvelles puissances qui menacent directement la prétention américaine à régenter le monde.
Les attentats du 11 septembre ont provoqué, logiquement, un traumatisme majeur aux États-Unis. Mais ils ont surtout égaré leurs dirigeants et une partie de leurs élites. La « guerre contre la terreur » a débouché, en effet, selon les termes de Barack Obama, sur « une gaffe stratégique majeure ». L’invasion de l’Irak en 2003 a provoqué le rejet du monde arabo-musulman, renforcé l’Iran et attisé ce qu’elle voulait combattre : le terrorisme. Mais elle a aussi conduit Washington à négliger des changements structurels sur la scène mondiale. Pendant que les GIs patrouillaient dans le Triangle sunnite, la montée en puissance de la Chine, le réveil de la Russie et le « virage à gauche » de l’Amérique latine remettaient en cause le poids des États-Unis sur la scène internationale. Happée dans ses engagements militaires, l’Amérique a également perdu son leadership moral. La guerre contre la terreur s’est traduite par le repli des États-Unis sur une conception crispée de leurs propres intérêts et sur l’adoption de politiques unilatérales qui ont fait éclater les alliances qui auraient pu être bâties sur le rejet généralisé du terrorisme jihadiste. Ils ont aussi sapé leur prétention à fonder leur riposte sur la démocratie. En s’exemptant des Conventions de Genève et de principes fondamentaux de la Constitution américaine, l’administration Bush a perdu la bataille cruciale de l’opinion. Abou Ghraib et Guantanamo ont eu un impact dramatique sur l’image des États-Unis et sur la légitimité de leurs politiques, affaiblissant considérablement leur soft power, l’un de leviers d’influence des démocraties. Enlisés en Irak et en Afghanistan, incapables d’avancer sur le dossier israélo-palestinien, impuissants face à la crise du Darfour, défiés par la Russie dans le Caucase, les États-Unis se retrouvent aujourd’hui au pied du mur. Et leur prochain président sera confronté à des défis d’une rare gravité.

Le duel

Qui, de Barack Obama ou de John McCain, sera le mieux à même de les relever ? Certains, en Europe, tout en reconnaissant les différences de style, d’âge, de référents politiques et culturels entre les deux candidats, estiment que la politique américaine ne changera pas fondamentalement, comme si l’on se trouvait devant un choix entre Tweedledee et Tweedledum, blanc bonnet et bonnet blanc, ou plutôt devant la réalité d’un pays doté d’intérêts permanents et de stratégies à très long terme qui relativisent la marge de manœuvre du locataire de la Maison Blanche. C’est la thèse défendue, notamment, par Daniel Vernet, chroniqueur du Monde 4, mais aussi par Serge Halimi, rédacteur en chef du Monde diplomatique 5. Leurs analyses ont le mérite de rappeler les observateurs à la réalité. Contrairement à ceux qui le présentent comme un candidat de gauche, Barack Obama est un homme politique situé au centre de l’échiquier politique. Et il a montré, au cours de la campagne, qu’il reflétait fondamentalement le consensus de l’establishment modéré américain bien plus que les audaces des progressistes et des « libéraux » 6.
Ce centrisme, toutefois, est une rupture par rapport aux années Bush, car l’administration républicaine, du moins au cours de ses six premières années, a poursuivi le processus de droitisation et de polarisation du discours politique américain qui avait été amorcé par le président Reagan en 1981. La modération de Barack Obama, sa volonté d’unir le pays, sa promesse de rétablir le respect de la Constitution et de fonder le leadership américain sur la persuasion et non sur la coercition, relève davantage d’une idéologie centriste, inspirée dans la théorie du bien commun, que d’une option classique de gauche.
Face à John McCain, en tout cas, la différence est réelle. Même si celui-ci se présente comme un maverick, c’est-à-dire comme un homme politique qui sait, à l’occasion, « sortir du troupeau » et adopter des positions qui contredisent celles de son parti (il s’est notamment opposé, avec honneur, à la banalisation par l’administration Bush du recours à la torture), le candidat républicain est un homme de droite. Son choix de Sarah Palin comme colistière a confirmé son positionnement politique en accentuant ses liens avec la droite chrétienne. Sur les questions économiques et sociales, John McCain reflète les positions ultralibérales républicaines. Favorable à une baisse des impôts, partisan de l’exploitation de ressources pétrolières dans des zones à l’écologie fragile, il représente une fuite en avant du modèle américain. Sur les questions internationales, l’expérience dont il se réclame est contestable et sa réputation de commandant en chef se fonde essentiellement sur son passé de soldat — pilote de bombardier, détenu et torturé au Nord Vietnam, il a acquis la stature d’un héros — et sur la musculation de son discours, bien plus que sur la sophistication de ses analyses. Le message, toutefois, est clair : John McCain est le porte-drapeau de l’hégémonisme américain, le candidat de ce complexe militaro-industriel que le président républicain et ancien général Dwight Eisenhower avait sagement dénoncé en 1960.

Une gauche en alerte

Une partie de la gauche américaine a choisi de ne rien espérer de Barack Obama. Elle pourrait s’abstenir ou accorder ses voix à Ralph Nader, le gourou d’un certain écologisme américain, dont les quelques pour cent manquèrent cruellement en 2000 et 2004 aux candidats démocrates Al Gore et John Kerry, offrant ainsi aux États-Unis et au monde huit années de « bushisme ».
Une autre partie, plus ancrée au sein des mouvements sociaux, a fait le pari inverse. Barack Obama, écrit l’hebdomadaire de gauche The Nation, représente « une candidature historique, une nouvelle génération en mouvement, une nation qui aspire au changement ». Si le ton reste critique et l’esprit en alerte, l’appui est réel. « La meilleure manière d’éviter d’être déçu par Obama, notait Norman Solomon, consiste à ne pas se bercer d’illusions » 7. Pour d’autres, la meilleure manière de conjurer la déception annoncée est de mettre tout en œuvre pour « exploiter » au bénéfice d’objectifs progressistes le mouvement social déclenché par la candidature d’Obama. « Obama offre clairement un changement de direction, écrivaient début août deux grandes plumes de la gauche américaine, Robert Borosage et Katrina Vanden Heuvel. Il apporte un agenda réformateur, largement élaboré par les progressistes : la fin de l’occupation en Irak, des soins de santé accessibles à tous, la recherche de l’indépendance énergétique, le renforcement du monde du travail » 8.
La mobilisation lors des élections primaires démocrates a ouvert un espace aux tenants d’une vision plus progressiste que celle forgée par Bill Clinton et son Democratic Leadership Council au début des années 1990. Les huit années de l’administration Bush ont rendu plus acceptables des propositions sur l’assurance-santé, la défense de l’environnement, la politique étrangère ou les libertés, qui auraient été considérées auparavant comme trop radicales pour un parti à vocation de pouvoir.

Rien n’est joué

Théoriquement, les facteurs qui conditionnent l’issue du scrutin favorisent Barack Obama. Le bilan de l’administration Bush, surtout sur le plan économique, et l’enlisement en Irak devraient logiquement accorder un avantage considérable au candidat de l’opposition. De surcroit, les chances de victoire démocrate devraient bénéficier de courants de fonds qui façonnent la politique américaine. Selon de nombreux politologues, les États-Unis sont à l’aube d’un nouveau cycle historique. Après trois décennies de domination conservatrice, de nombreux facteurs semblent indiquer que la société américaine aspire à un changement de cap : les personnes qui s’identifient comme démocrates dépassent largement celles qui se déclarent républicaines ; les élections de mi-parcours de 2006 ont assuré une majorité démocrate au Congrès, et cette avance devrait se confirmer lors des élections législatives de novembre ; les études démographiques annoncent l’émergence d’une nouvelle réalité sociologique américaine, moins blanche, plus métissée, plus proche finalement du profil de Barack Obama ; les jeunes de 18 à 24 ans se définissent comme plus progressistes, plus soucieux de justice sociale, que leurs proches aînés.
Rien n’est joué, cependant. Barack Obama est handicapé, au sein d’une partie non négligeable de l’électorat américain, par ce qui apparaît, surtout à ses partisans étrangers, comme ses meilleures qualités. Quarante-cinq ans après le fameux discours I have a dream de Martin Luther King sur le Mall de Washington, le parcours de Barack Obama démontre de manière spectaculaire les avancées d’une partie de la communauté africaine-américaine et la « neutralisation » du facteur racial pour une majorité d’Américains, mais il a également mis en évidence la persistance, estimée à 20-25 % de l’électorat, d’un racisme et d’un chauvinisme profonds, dont John McCain pourrait tirer parti.
L’expérience cosmopolite de Barack Obama correspond davantage à l’ère de la globalisation que le parochialism d’un McCain, mille fois plus à l’aise dans un diner du Kansas avec ses canettes de Budweiser et son téléviseur bloqué sur le Sports Channel que dans un Starbucks de Seattle, avec son wifi, ses macchiato aux grains de café suave du Costa Rica et ses exemplaires de la New York Review of Books. Mais cette expérience et la sympathie que Barack Obama suscite à l’étranger sont regardées avec méfiance par une partie de l’électorat. Le candidat démocrate est non seulement « noir », mais il apparaît aussi à certains comme trop peu américain. Et surtout, dans une Amérique profonde qui se méfie des intellectuels, il est accusé d’élitisme. Brillant orateur, diplômé de la prestigieuse Harvard University, Barack Obama est associé aux limousine liberals, l’équivalent de notre gauche caviar, par une partie significative du monde ouvrier ou rural du heartland, du cœur de l’Amérique. Finalement, sa jeunesse le rend vulnérable aux accusations d’inexpérience, principalement en politique étrangère. Même si Obama a exposé avec clarté son regard sur le monde dans son livre L’Audace de l’espoir, même s’il s’est entouré de conseillers chevronnés issus de l’ancienne administration Clinton ou des centres d’études les plus prestigieux, il n’a pas encore réussi à convaincre que, sur ce point, il pouvait rivaliser avec John McCain. Pour pallier ces présumées faiblesses, Barack Obama a choisi comme colistier le sénateur démocrate du Delaware, Joe Biden. Président de la puissante Commission des affaires étrangères du Sénat, celui-ci est appelé à compenser l’inexpérience internationale d’Obama. Mais la raison essentielle de sa nomination est ailleurs. Pour l’emporter, Obama doit attirer dans le camp démocrate une tranche décisive de l’électorat : les travailleurs blancs (et souvent catholiques), dont le poids apparaît déterminant dans un certain nombre de swing states (États « balançoires ») du Nord-Est et du Midwest. Ceux-ci, dans les années 1980, avaient migré en terres républicaines, souvent parce qu’ils ne se reconnaissaient plus dans un Parti démocrate jugé trop intellectuel, trop féministe, trop multiculturel. Au cours des élections primaires 2008, ces Reagan democrats se sont rangés massivement derrière Hillary Clinton.

Champ de bataille

Les élections américaines ne sont pas seulement un concours de beauté qui dépend du charisme ou du « caractère » des candidats. La clé de la victoire dépend souvent des terrains sur lesquels les combats sont menés. Or, il y a clairement des sujets qui avantagent le camp démocrate et d’autres qui le fragilisent.
Contrairement à la perception que donnent les sondages, le thème de la guerre en Irak n’est pas nécessairement un atout pour les Démocrates. Si les Américains souhaitent majoritairement s’extirper de ce conflit meurtrier et coûteux, il n’est pas certain qu’ils n’en veuillent pas à Obama d’avoir eu raison trop tôt, contre eux. Et dans un contexte international marqué par les défis du terrorisme, de la Chine et de la Russie, l’opinion n’acceptera pas facilement un retrait qui serait perçu comme une retraite.
C’est sur l’économie que le Parti démocrate devrait le plus nettement faire la différence. It’ s the economy stupid, le slogan qui avait accompagné la campagne victorieuse de Bill Clinton contre George H.W. Bush en 1992 est plus que jamais d’actualité. « Cette administration a le bilan le plus négatif de l’histoire moderne en matière de création d’emploi », écrivait le 26 août le New York Times. Elle a surtout toléré un laxisme sans bornes au sein du monde financier et mené une politique fiscale qui a effectivement aggravé le fossé entre les plus riches et les plus pauvres et insécurisé la classe moyenne.
Une partie des hard hats (ouvriers) pourrait abandonner le Parti républicain en raison de leur perception que John McCain, derrière ses manières populistes, est le candidat des riches et des super-riches. « En ces temps économiques incertains », déclarait un syndicaliste américain, « peut-on vraiment voter pour quelqu’un qui ne se souvient pas du nombre de maisons qu’il possède, a marié l’une des plus grosses fortunes du pays et est lié à des groupes d’intérêts économiques qui n’ont jamais fait preuve de la moindre compassion pour les gens d’en bas » ? Ce ne serait pas la première fois, cependant, qu’une partie des Américains votent contre leurs intérêts économiques au nom de leurs intérêts symboliques. Si John McCain, relayé par la puissante « machine de bruit républicaine », de la chaîne de télévision Fox News aux blogueurs extrémistes du Net, réussit à centrer la campagne sur des questions « éthiques » (avortement, euthanasie, patriotisme) et à manipuler le facteur racial, Barack Obama risque de ne pas pouvoir bénéficier de cet apport électoral crucial. Même s’il s’est montré pragmatique, voire opportuniste, au cours de sa campagne, en cherchant, notamment, à se concilier les faveurs des groupes évangéliques, Barack Obama reste perçu comme un liberal, c’est-à-dire comme un libertin, par une partie du monde blanc et chrétien.
Briser l’attrait des Républicains au sein de ces milieux populaires est l’un des enjeux décisifs de la campagne. Dans la stratégie mise en place à l’issue de la convention, cette responsabilité incombe en premier lieu à l’AFL-CIO, la principale centrale syndicale, et à des organisations plus spécifiques actives au sein du monde ouvrier, comme Change to Win ou Working America. « Il n’y a pas une seule bonne raison pour un travailleur, et en particulier pour un travailleur syndiqué, de voter contre Barack Obama, s’est exclamé le trésorier de l’AFL-CIO, Richard Trumka. Il n’y a qu’une seule mauvaise raison de voter contre lui : parce qu’il n’est pas blanc » 9. Mais l’influence de ces organisations reste limitée, face à un électorat fortement marqué par les discours populistes de leurs gourous médiatiques ou religieux. Les obstacles qui se dressent sur le chemin de la Maison Blanche restent donc impressionnants et l’équipe démocrate en est pleinement consciente. Elle se retrouve dès lors devant un dilemme : Obama doit-il donner des gages à ceux qui se méfient de lui, de ses origines raciales, de son statut intellectuel et social ? Doit-il faire des concessions pour prouver qu’il est moins élitiste, moins noir, moins libéral, plus religieux, qu’il n’y paraît ? Ou doit-il au contraire affirmer clairement ses convictions et ses opinions ? Le jugement de Paul Krugman, l’un des éditorialistes progressistes les plus influents des États-Unis, est sans appel : Barack Obama ne pourra l’emporter que s’il reste fidèle à ses promesses de changement, car « les électeurs préfèrent toujours des candidats qui adoptent des positions fermes » 10.
« Barack Obama est sans conteste un dirigeant transformationnel, écrit Tom Hayden, l’un des porte-parole historiques de la gauche démocrate. Je parle de l’Obama mythique qui existe dans nos imaginations, et non de l’Obama littéral dont les positions décevront de nombreux progressistes. Les mythes sont extrêmement importants, mais si l’on veut qu’Obama devienne le président du changement, il a besoin d’un mouvement qui appuie ce changement » 11.
Le dénouement, le 4 novembre, dépendra de multiples facteurs, mais il dépendra aussi de tous ceux qui auront cru à la capacité « transformationnelle » du candidat démocrate et qui se seront mobilisés pour baisser le rideau sur huit années d’administration Bush et trois décennies de règne ultralibéral.

(*) Jean-Paul Marthoz est l’auteur du livre « La liberté sinon rien. Mes Amériques de Bastogne à Bagdad », GRIP/Enjeux internationaux & locaux, Bruxelles, 2008.



1. Paul KRUGMAN, « Rich, richer, too rich », The New York Times, April 27, 2007.
2. Robert FRANK, Richistan : A Journey Through the American Wealth Boom And the Lives of the New Rich, Crown Publishers, New York, 2007, 288 pages.
3. Cité dans Paul HARRIS, « Is the U.S. Heading for ‘Developing Nations’ Inequality Levels ? », The Observer, 30 July, 2007.
4. Daniel Vernet, « Barack Obama et l’Europe », Le Monde, 13 août 2008.
5. Jean-Paul Marthoz, « Obama and Le Monde diplomatique », www.atlanticprogressives.org, 20 août 2008.
6. Ce terme de liberal désigne aux États-Unis le centre-gauche, héritier du New Deal de Roosevelt, favorable aux libertés individuelles, mais aussi à l’intervention de l’État pour assurer l’équité sociale.
7. Norman Solomon, « Obama and the Progressive Base », Guernica, 10 July 2008.
8. Robert Borosage & Katrina Vanden Heuvel, « Progressives in the Obama Moment », The Nation, August 13, 2008.
9. Tula Connell, « Labor Leader Argues for Workers’ Interests Over Racism in Explosive Speech », AlterNet, August 22, 2008.
10. Paul Krugman, « Reagan or Clinton ? », International Herald Tribune, July 1, 2008.
11. Tom Hayden, « Obama : Transformational President or another Disappointment », Tikkun Magazine, August 20, 2008.