Dans le jargon journalistique, on appelle ça des « marronniers ». Des sujets qui reviennent tous les ans à la même époque, faciles à traiter, et qui remplissent aisément les pages des gazettes. Un exemple ? Le Nouvel An : après les fêtes et les excès de saumon, foie gras et champagne qui nous avaient donné l’illusion de mener enfin la grande vie, les journaux ont pour habitude d’énumérer tout ce qui va changer à l’an neuf. Et ce ne sont pas que de bonnes nouvelles... Hausse des prix des titres de transport, de ceux des timbres poste, des accises sur le tabac et l’alcool, augmentation de la valeur des titres-services, et j’en passe. Difficile à digérer, malgré nos bonnes résolutions, si rapidement révolues. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut aussi qu’on bouscule nos vieilles habitudes. La télé nous inflige de nouvelles grilles de programmes, la direction nous impose de nouveaux objectifs, et même cette bonne vieille revue Démocratie s’offre le luxe de changer de périodicité et de mise en page, sans demander l’avis de personne...
C’est en janvier aussi que le Parti socialiste joue à la chaise musicale. Comme promis, Paul Magnette a quitté le gouvernement fédéral pour sa belle ville de Charleroi. Mais contre toute attente, il en profite pour rafler au passage la présidence f.f. du parti. Le voilà donc bourgmestre, président de parti, sénateur et président de la fédération PS de Charleroi. J’en oublie ? Un sacré cumul pour ce chantre du décumul, imposé d’ailleurs à l’ensemble de ses échevins carolos. Au fédéral, c’est Jean-Pascal Labille qui le remplace. Le Liégeois aux 48 mandats trouvait sans doute son emploi du temps trop léger. Promis, il mettra quelques mandats de côté et toute son énergie pour achever la délicate réforme de la SNCB, pendant que le « beau Paul » ne comptera pas ses heures pour redresser le pays de Charleroi qui en a tant besoin. Finalement, la politique c’est rassurant ; c’est mercato toute l’année... pas besoin de « marronniers » pour nous le rappeler.

 

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

Franck Vandenbroucke veut interdire aux dentistes de facturer «des honoraires supérieurs… Lire la suite
Mai 2019

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