Je ne jetterai pas la première pierre aux hommes politiques. Je les trouve souvent injustement jetés à la vindicte populaire. Alors qu’ils ne pensent qu’aux travailleurs, aux petits indépendants, à l’emploi. Et s’ils prennent des mesures douloureuses, ce n’est jamais de gaieté de cœur. Loin de moi l’idée de remettre en question le courage de ces femmes et ces hommes qui doivent souvent payer de leur personne leur attachement à la chose publique. Car franchement, qui aimerait être à la place de nos élus confrontés qui à la grogne des gardiens de prisons, qui à la colère des métallos, qui à la fronde des enseignants ? Que cela a dû être difficile, pour les membres du gouvernement flamands, d’attaquer devant la Cour constitutionnelle le budget régional bruxellois qui créait des places d’accueil pour les tout petits ! De l’extérieur, ils ont l’air de monstres occupés à s’attaquer aux plus faibles, alors qu’ils ne pensent qu’à la bonne marche de l’État. Pensons aussi à nos ministres fédéraux, dans leur croisade contre les compétences usurpées. On les accuse de réduire l’aide au développement, alors qu’ils ne recherchent que l’efficacité de l’action publique. Et je félicite nos partenaires allemands pour leur ténacité. Ils ont pris la bonne marche des rouages européens assez à cœur pour attaquer l’aide alimentaire urgente que la Commission détournait de la politique agricole commune. Mais que dire de ceux qui prônent un système d’imposition efficace? Ceux-là qui ont l’air mesquin de qui s’apprête à nous voler? Ceux-là, je crois, pensent vraiment à l’intérêt collectif... Au fond, nos hommes politiques sont des incompris. Ce n’est pas tant leur absence ou leur trop-plein de volonté qui devrait nous chatouiller, mais plutôt la cause qu’ils servent.

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

Franck Vandenbroucke veut interdire aux dentistes de facturer «des honoraires supérieurs… Lire la suite
Mai 2019

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