L’avez-vous aussi remarqué ? Quel calme, quelle sérénité, quelle tranquillité. Après une année de crise financière, économique, politique, budgétaire, grecque, sociale, belge, climatique, monétaire, électorale, européenne, le monde paraît tourner au ralenti. Bien sûr, c’est les vacances : les traders ne spéculent plus sur la Grèce ou l’Espagne, car ils y passent leurs vacances à bord de leurs yachts privés. Les hauts fonctionnaires des institutions internationales ne nous intiment plus l’ordre de travailler plus longtemps pour payer nos pensions, car ils sont en train de se dorer la pilule sur les plages de Cuba. Même les grands patrons belges ne nous demandent pas qu’« on-les-laisse-entreprendre », car ils préfèrent pour l’instant profiter paresseusement de leurs mas en Provence. Rien que pour tout cela, c’est vraiment chouette les vacances. Surtout les vacances des autres quand nous, on travaille. On n’est dérangé par rien. Tandis que vous verrez : à l’automne, il y aura à nouveau un krach financier (c’est toujours à l’automne que les spéculateurs craquent). Puis une crise politique sur BHV. Puis des programmes d’austérité. On va recommencer à nous dire que nos pensions coûtent trop cher, que c’est la crise, que nos salaires sont trop élevés par rapport aux Chinois, que les coûts de nos soins de santé explosent, bref qu’on aurait mieux fait de ne pas naître, mais que maintenant c’est trop tard, et qu’on va le payer ! Aaah, les vacances de nos élites... deux petits mois sans crise... que du bonheur ! Si cela ne dépendait que de moi, je leur donnerais volontiers douze mois de congé par an, à nos dirigeants.

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

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Mai 2019

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