La théorie du complot ? Très peu pour moi ! Quoique... Si vous avez un peu suivi ces dernières semaines les fameuses commissions d’enquête aux USA sur le rôle joué par les grandes banques dans la crise financière, il y a de quoi commencer à se poser des questions. Vous n’avez pas suivi ? Pas de problème, voici un petit résumé imagé. En somme, c’est un peu comme si le Guide Michelin accordait trois étoiles à un restaurant qui vous sert des chaussons farcis à la crème de merde (que l’on peut aussi appeler « subprime »), préparés en cuisine par un spéculateur en train de parier plein de pognon que vous allez dégueu... pardon, vomir de manière imminente. Avec, dans le rôle du Guide Michelin, les agences de notation Standard&Poor’s et Moody’s. Dans le rôle du restaurateur, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs. Et dans celui du cuisinier-spéculateur, le hedge fund Paulson. Et enfin, dans le rôle des clients, tous ceux qui, alléchés par le Guide Michelin, sont rentrés dans le restaurant (banques commerciales, investisseurs, épargnants) pensant y faire un festin. Inutile de préciser que les premiers ont remporté leurs paris et s’en sont mis plein les poches pendant la crise (de foie), tandis que les derniers sont toujours en train de... enfin oui, vous voyez ce que je veux dire... En fait, moi, je m’en fous, j’étais à l’extérieur en train de m’enfiler un inoffensif sandwich au fromage, n’ayant pas les moyens de me payer un trois étoiles. N’empêche qu’en voyant la scène, fallait-il rire ou pleurer ? Difficile à dire. En tout cas, il est clair qu’il faut pleurer de l’avenir, car les guides gastronomiques restaurateurs et cuisiniers sont en train de gagner leur bataille de lobbies : oui, ils pourront vraisemblablement continuer à fourguer des chaussons farcis à la crème de merde. Un homme averti...

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

Franck Vandenbroucke veut interdire aux dentistes de facturer «des honoraires supérieurs… Lire la suite
Mai 2019

Tous les numéros

DEMO NOV 23