Le 1er avril dernier, les CPAS wallons organisaient un colloque pour évaluer les conséquences sociales de la libéralisation du gaz et de l’électricité. Et ce n’est pas un poisson : les fournisseurs d’énergie s’y sont plaints qu’à Bruxelles, pour couper l’électricité d’un « mauvais payeur », il fallait… passer devant un juge. Pfff, vous imaginez la perte de temps ? Du coup, ils ont fait la louange des compteurs à budget. Vous savez, ces fameux compteurs à pré-paiement considérés en Wallonie comme une mesure sociale (mais qui engendrent tout de même des milliers de coupures annuelles). Pour les fournisseurs, ces compteurs ont l’avantage de « faire remonter la facture d’énergie » dans les priorités de paiement des ménages. Autrement dit, si vous avez l’habitude de d’abord payer votre loyer et puis votre facture d’énergie, on aimerait vous pousser à faire l’inverse. À ces mots, la CWAPE, organe indépendant de contrôle des marchés libéralisés wallons, a suggéré aux fournisseurs, sans doute afin de redorer leur image, d’offrir des tarifs plus avantageux à leurs clients bénéficiant de tels compteurs. Imaginez la réaction des propriétaires bailleurs, heureusement absents des débats : « le logement étant un bien nettement plus indispensable que l’énergie, à quand des serrures à budget, qui ne laissent entrer les locataires dans leur appart que si le loyer est payé ? » Et imaginons comme la « CWAPLO », futur organe de contrôle du marché locatif dérégulé, serait rassurée ! Les bailleurs, plus compréhensifs que les fournisseurs d’énergie, accepteraient volontiers de réduire les loyers des locataires qui « bénéficient » de cette future politique sociale du logement.... Tiens, voilà qui tomberait à pic pour renflouer les caisses des sociétés de logement social, vidées par la récente augmentation des arriérés de loyers !

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

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Mai 2019

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