Cette fois, l’Islande a vraiment touché le fond. Passe encore, la nationalisation des banques début 2009. Passe encore, la dévaluation de la couronne. Passe encore le plongeon de la Bourse de Reykjavik, et l’humiliation de la demande d’aide au FMI. Passe encore, les manifestations populaires et les heurts avec la police (les premiers depuis 60 ans !). Passe encore, le recul prévu du PIB de 10,6 % en 2009, la chute de la consommation de 25 % l’effondrement des investissements de 36 %, et l’explosion du chômage à 10 %... Tout cela ne serait rien si McDonald’s n’avait décidé, fin octobre, de fermer les trois McDo du pays des elfes. Humiliation suprême, ce départ fait inscrire l’Islande dans la courte liste des pays européens sans McDo : Albanie, Arménie, et Bosnie. Ze coup dur... Surtout qu’il y a deux ans à peine, tout allait pour le mieux. Le pays connaissait des taux de croissance de l’ordre de 7 %, et l’OCDE, jamais à court de bonnes plaisanteries, soulignait que « le programme de libéralisation financière a réussi admirablement et doit être poursuivi ». Tu parles, Charles ! Il a été tellement bien poursuivi qu’aujourd’hui, il n’y a plus de Double Cheese sur l’île. Impitoyables lois du marché : l’index Big Mac, inventé en 1986 par The Economist, montrait qu’en 2008 déjà, le Big Mac islandais coûtait 67 % plus cher que son équivalent américain. Avec la crise, il aurait explosé le plafond des 100 %. Donc, le clown McDo a préféré se tirer. Et maintenant, que faire ? Adhérer à l’Union européenne, suggère le Premier ministre. Comme ça, les Islandais pourront venir manger leur Chicken Wrap chez nous. Vive l’Europe, vous ne trouvez pas ?

Le Gavroche

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