Charles Michel  detourOnze octobre 2014 : le gouvernement de Charles Michel prête serment. L’attelage politique qui compose cet exécutif est inédit. Il se verra d’ailleurs rapidement affublé du qualificatif de « kamikaze ». En cause ? La seule présence parmi les partis francophones du Mouvement réformateur (MR). Au nord du pays, par contre, la coalition qui compose le gouvernement flamand est reconduite à l’échelon fédéral (N-VA, CD&V, Open VLD). Vu les divergences entre les compositions des exécutifs wallon et bruxellois et celle du fédéral, la concertation entre ces entités s’annonce d’emblée compliquée...


Depuis lors, la coalition « suédoise » applique inlassablement son programme : saut d’index, tax shift, etc. Dans ces domaines, le bilan du gouvernement s’avère catastrophique pour les travailleurs (avec ou sans emploi). Et les prochains mois risquent de nous faire tout autant déchanter.

Au cours de nos précédents numéros, nous avons eu l’occasion d’analyser différents projets ou décisions de ce gouvernement sur le terrain de prédilection de Démocratie : les enjeux socioéconomiques. Nous avons également mis le focus sur des domaines qui relèvent des compétences du gouvernement fédéral, que ce soit au niveau de la mobilité (SNCB) ou de l’environnement (énergie, COP21).

« La seule présence du Mouvement réformateur (MR) parmi la majorité affublera rapidement ce gouvernement du qualificatif de ‘’kamikaze’’ ».

Malgré les transferts de compétences qui ont accompagné la sixième réforme de l’État, les domaines sur lesquels le fédéral garde la main restent importants : Asile et Migration, Justice, Défense, Intérieur, Coopération au développement... Autant de sujets qui méritent également que nous nous penchions sur le sort que leur a réservé (ou leur réserve) Charles Michel et son équipe. Pour y parvenir, l’équipe de Démocratie a rencontré des acteurs de ces différents secteurs (Ligue des droits de l’Homme, CIRE, CNAPD, etc.) pour avoir leur écho et tirer un bilan. En filigrane, toujours les mêmes interrogations : quelles sont les mesures emblématiques de ce gouvernement dans les secteurs concernés ? Quelle est la vision défendue par cet exécutif ? Peut-on en retenir du positif ?

Très souvent, le tableau dressé s’est révélé sans concessions. Pour conclure ce numéro, il nous est toutefois apparu opportun de sonder deux politologues (Pascal Delwit et Jean Faniel) afin de leur permettre, le cas échéant, de mettre ces avis en perspective et de décoder les singularités de ce gouvernement qui, à bien des égards, s’avère atypique dans l’histoire politique belge. #

credit photo : European Council