Selon la constitutionnaliste Anne-Emmanuelle Bourgaux, la démocratie belge est à la croisée des chemins. Soit elle progresse, soit elle recule. Pour ne pas rater le tournant démocratique, elle préconise de remettre à l’ordre du jour la promesse démocratique du suffrage universel qui lie émancipation politique et émancipation sociale. Cela passera entre autres par un renforcement et un élargissement de l’obligation et du droit de vote, notamment pour les personnes étrangères. Aux antipodes des choix de la Flandre qui pour la première fois n’obligera plus ses électeur·rices à se rendre aux urnes lors des élections communales.
Exclues du processus démocratique dans de nombreux pays, les femmes ont dû lutter pour acquérir les mêmes droits et possibilités de participation politique. L’étude de cette participation révèle encore des inégalités de genre. Ces inégalités ont évolué au fil du temps et les différences dans les comportements politiques ont eu tendance à se réduire grâce à des facteurs comme l’éducation ou la socialisation politique. Néanmoins, des différences vont continuer à être observées dans les différents types de participation politique en fonction des générations.
Par Pierre BAUDEWYNS, professeur à l'UCLouvain
En tant qu’ancienne secrétaire générale adjointe d’ACV-Puls, l’homologue néerlandophone de la Centrale nationale des employés (CNE), Marijke Persoone a mené et accompagné de nombreux combats syndicaux. Avec d’autres, elle a été à l’initiative de «Hart Boven Hard», et plus récemment de «Het Groot Verzet»2 . Aujourd’hui pensionnée, mais toujours très active au sein de ces coalitions syndicales et citoyennes, elle revient dans le livre Wiens Belang? (L’intérêt de qui?)(EPO, 2024) sur son expérience et sur la montée inquiétante du Vlaams Belang en Flandre.
Pour qui aspire à une société où les règles générales et les comportements individuels sont guidés par l’empathie, la solidarité, le souci de l’autre et de son épanouissement, les incessantes sorties du président du MR et son envahissement du paysage politico-médiatique belge francophone sont sans doute une source de préoccupation, voire d’irritation. Il s’agit en réalité des manifestations d’une stratégie fondée sur des recherches les plus avancées à partir de cette question : comment les cerveaux humains appréhendent-ils les discours politiques ? Comprendre ce fonctionnement et construire sur cette base des résistances stratégiques est nécessaire pour mener la bataille culturelle en jeu. Le linguiste américain George Lakoff peut nous y aider.
Ces dernières décennies, la plupart des pays européens sont confrontés à un accroissement électoral de l’extrême droite. Les acteurs syndicaux se battent contre ces tendances dans la société, mais force est de constater que même en leur sein les discours et les idées véhiculés par l’extrême droite font parfois mouche auprès des affilié·es et militant·es. Quelle place l’extrême droite occupe-t-elle sur les lieux de travail, comment tente-t-elle de s’organiser et quelles contre-stratégies syndicales sont mises en place dans un tel contexte ? Éclairage.
À l’heure où l’on parle de plus en plus d’une septième réforme de l’État, quel avenir envisager pour Bruxelles ? La Région bruxelloise s’affirme depuis plusieurs décennies, mais garde tout de même des spécificités. Le « millefeuille » bruxellois est loin d’être simple à appréhender. Quelques clefs pour mieux le comprendre 1.
En mars dernier, le CDH faisait peau neuve après un long processus de réflexion baptisé « Il fera beau demain ». Campagne de com sur les réseaux sociaux, nouvelle charte graphique et surtout nouveau nom – Les Engagé·e·s – la mue du parti orange en mouvement vert turquoise n’est pas passée inaperçue. Un peu plus d’un an auparavant, c’était le SP.A qui devenait Vooruit. En France aussi, le phénomène semble gagner du terrain. S’ils ne sont pas neufs, les renouvellements de nom des partis sont-ils plus fréquents ces dernières années? Et que peut-on voir derrière ces mutations ? Explications.
Recul des familles politiques traditionnelles, progression des verts, paysage politique éclaté... Le 14 octobre dernier, les élections communale et provinciale délivraient leur verdict. Quel impact ces résultats auront-ils sur le scrutin de mai prochain qui verra le renouvellement de nos représentants aux niveaux régional, fédéral et européen ? Les politologues Jean Faniel (CRISP) et Régis Dandoy (Université de Gand) apportent leurs éclairages 1.