Dans le prolongement d’un précédent numéro de "Démocratie" consacré au débat économique et social français (1), nous avons reçu une contribution de Jean-Louis Laville, chargé de recherche au CNRS, responsable du Centre de recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie (Paris) et auteur de nombreux ouvrages traitant de l’économie solidaire. Cette contribution, que nous vous livrons ci-dessous, vise à présenter le courant de l’économie solidaire et la manière dont il se positionne par rapport, notamment, à l’économie de marché. Un élément à ajouter au débat.
La Région wallonne planche actuellement sur un projet de Schéma de développement de l’espace régional (SDER). L’enjeu de ce document de quelque 200 pages n’est pas mince: il s’agit de prendre des options d’aménagement du territoire susceptibles de favoriser le développement économique. Et cela, en garantissant la meilleure qualité de vie possible pour les habitants. Quelles sont les grandes options du SDER et les principales questions en débat? Tentative d'explication.
L'histoire de la moitié de l'humanité - les femmes - a largement été occultée." (1) Ce constat, fait tardivement dans les années 60, a conduit de nombreuses historiennes à réinterroger le passé sur le rôle et la place des femmes dans le développement des civilisations. Pourtant, les femmes n'ont pas attendu la reconnaissance officielle de leur rôle pour occuper une place importante dans le développement de leur pays ni pour formuler, à travers de nombreux mouvements de femmes, des projets de société plus conformes à leurs préoccupations.
C'est le décalage entre la réalité - une présence séculaire des femmes sur le terrain du développement - et la théorie qui découvre aujourd'hui le rôle et la place des femmes (2), qui a inspiré cet article.
La première partie expose les différents courants de pensée, la seconde, qui paraîtra dans le Démocratie n°4, abordera les pratiques sous un angle plus critique. À suivre, donc...
« Le capital est codé par la loi, principalement dans une poignée d’institutions de droit privé », telle est la thèse défendue par Katharina Pistor dans « The Code of Capital ». Pour Thomas Piketty, Adam Tooze, Quinn Slobodian et de nombreux·ses autres intellectuel·les, le livre et son explication de la dimension juridique de l’inégalité sont centraux aujourd’hui.
Il paraît difficile d’évoquer aujourd’hui la question des revenus et de la fiscalité sans faire référence au rôle joué par la finance. À la suite de la mondialisation financière, c’est-à-dire de la constitution, au cours des deux dernières décennies, d’un espace financier mondial, la finance est devenue l’institution dominante de notre système économique. Cette suprématie s’observe à différents niveaux.
L’État belge s’est construit sur les principes d’un libéralisme politique enraciné dans la philosophie des Lumières : primauté de l’individu, égalité et liberté pour tous. Ces grands principes sont consacrés dans la Constitution de 1831 : liberté de la presse, liberté de culte, d’enseignement, d’association. Le texte rédigé par le Congrès national, c’est-à-dire par des représentants de l’aristocratie, de la bourgeoisie foncière et industrielle et des professions libérales, est réputé pour être, à l’époque, l’un des plus libéraux du monde. Toutefois, en ce qui concerne l’exercice des droits politiques, il contient une importante disposition restrictive : il soumet l’obtention de ceux-ci à l’obligation de payer un certain montant d’impôts directs, le cens.
À l’heure où l’on s’interroge sur la responsabilité sociale des entreprises et la « moralité » du capitalisme, Christian Arnsperger, professeur à l’UCL et Docteur en sciences économiques affirme dans un récent ouvrage que la culture capitaliste est intrinsèquement inapte à réaliser l’idéal éthique d’égalité. Dans sa « Critique de l’existence capitaliste – Pour une éthique existentielle de l’économie » (*), ses réflexions l’amènent à s’interroger non pas tant sur le système économique lui-même que sur le comportement de l’individu dans ce système. Cet ouvrage stimulant pose de nombreuses questions sur notre rapport à l’économie et sur la forme que pourrait prendre une société plus juste. Présentation du livre et interview de l’auteur.