« Flemme ! », « Chill…» Ces expressions qui ponctuent le parler des jeunes en disent long sur leurs attentes. Dans ce numéro, une brève histoire du rapport au travail nous enseigne que l’interdiction du travail des enfants a été l’une des premières conquêtes pour réduire le temps de travail. Mais quand repenser le travail fait des pieds de nez aux droits conquis, cela se passe même dans certaines contrées développées. En Australie, le café « The Long Pantry » engage des enfants à partir de 11 ans pour faire la plonge, les confitures et servir les clients. Ils sont payés 37 % du salaire minimum sans perte de sourire. Au Canada, la tradition des jobines d’adolescent·es n’est pas neuve, mais la proportion de jeunes employé·es ne fait qu’augmenter et la catégorie des jeunes travailleur·ses s’est étendue à présent aux 11-14 ans. Le travail dans les champs est autorisé à partir de 12 ans… Et aux ÉtatsUnis ? Pas mieux. Là aussi, on déplore un détricotage des lois sur le travail des mineur·es dans certains États conservateurs. Troquer son habit de lycéenne pour devenir serveuse la nuit y est à présent considéré comme « adapté ». L’argument de la pénurie de main-d’œuvre sert à justifier la déréglementation du travail des enfants. En France, les jeunes sont de plus en plus nombreux·ses à ne pas pouvoir partir en vacances. Certain·es « profitent » de leur temps libre pour « offrir » leur service à l’une ou l’autre plateforme. La flemme n’est-elle que rhétorique ? Ou le droit à la flemme à géométrie variable ? Le post-capitalisme parviendra-t-il à enfanter une société du temps libéré pour toutes et tous ? Il le faut. #

© Rebecca Siegel / Flickr CC

Le Gavroche

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Mai 2019

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