Ce qu’il y a de chouette avec les élections, enfin surtout avant les élections, c’est que les hommes et femmes politiques de tous bords font l’impossible pour communier dans le rêve d’un monde meilleur. Ainsi, demain, ami électeur (rappelez-vous les tracts), il y aura de meilleurs services publics et moins d’impôts, il y aura une meilleure école accessible à tous, on circulera mieux dans les villes et les campagnes, l’air sera plus pur et on diminuera les émissions de CO2, les sans-abri auront de beaux abris, les sans-papiers de beaux papiers, les sans-emploi de beaux emplois, les sans-le-sou de beaux sous, on ouvrira de nouvelles crèches pour les nouveaux-nés, de nouvelles maisons de repos pour les anciens-nés, de nouveaux IMP pour les mal-nés et, pour couronner le tout, on fera une belle Europe sociale, écologique et compétitive (tiercé dans le désordre). Que demander de plus... Bien sûr, les communiants ne sont pas toujours exactement sur la même longueur d’onde, comme l’ont si bien montré Elio et Didier. N’empêche, vous remarquerez. Avant les élections, personne n’a dit : ami électeur, la vie est dure, la récession est là, il va y avoir du chômage, les gouvernements n’ont plus de thunes, le pétrole va augmenter et, qui sait, le ciel va peut-être nous tomber sur la tête un jour ou l’autre. Ah... que le monde aura donc été beau avant les élections... « Aura été » ? Indicatif du futur antérieur ? Hélas, c’est là qu’est l’os. Espérons au moins qu’aujourd’hui, après les élections, le monde meilleur devienne un futur simple. Et surtout, qu’avant les prochaines élections, il soit devenu un simple présent de l’indicatif.

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

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Mai 2019

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