L’autre jour, ils annonçaient à la télévision une émission consacrée à l’ultraviolence. Je me suis dit : chouette, un documentaire sur le capitalisme. Hé bien non, ce n’était pas ça. C’était l’ultraviolence dans les banlieues françaises. Vous savez, le « gang des barbares », etc. Impressionnant ! Tu veux du pognon ? Flingue celui qui en a. Une bagnole ? Casse la figure du conducteur. Un GSM ? Agresse celui (ou plutôt celle, c’est encore plus facile) qui en a un. Un sociologue disait : pour eux, c’est tout, tout de suite, et que celui qui se trouve sur ma route aille au diable. Eh bien finalement, nous y voilà, au documentaire sur le capitalisme. Car comment ne pas être frappé — cette fois au sens figuré — par les nombreux poings communs ? Profit à tout prix, absence totale de scrupules, extermination des concurrents, aversion de la norme au nom, bien sûr, de la liberté. Les barbares ont donc parfaitement intégré la culture capitaliste. Ils ont exactement l’effacement de la norme requise pour un job dans la finance ou le business international. D’ailleurs, il faudrait les envoyer faire un MBA à Harvard pour qu’ils deviennent socialement acceptables. Ben oui, rappelez-vous ces autres barbares anglais qui, il y a quelques années, ont dépouillé des centaines de milliers d’enseignants, d’infirmières, de mineurs. D’accord, ce n’était pas à coups de batte de baseball, mais de ventes frauduleuses de plans de retraite par des diplômés en costume-cravate. Des milliers de petites gens ruinés. Sur le coup, ça fait peut-être moins mal. Mais au final, c’est le même esprit.

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

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Mai 2019

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