Il paraît bien loin le temps où Winston Churchill pouvait se gausser : « Si vous mettez deux économistes dans une pièce, vous aurez deux avis différents… ». Et d’ajouter perfidement : « à moins que l’un d’entre eux ne soit Lord Keynes. Dans ce cas, vous aurez trois avis différents. » Aujourd’hui, quel que soit le problème soumis à la sagacité des économistes, la réponse est identique : plus de marché, de meilleurs incitants pour les agents, et une dose de dérégulation pour libérer les forces de l’initiative individuelle. Comment cette discipline, reine de la divergence, riche en débats théoriques, et naguère encore affublée du qualificatif « politique », a-t-elle pu se réduire à un savoir sec, instrumental, autiste, car imperméable à tout ce qui échappe à sa grille d’analyse, et qui constitue pourtant la complexité du réel ? Comment le gai savoir a-t-il pu se transformer en une « dismal science » (science lugubre) déjà dénoncée par l’historien anglais Thomas Carlyle, voici deux siècles ?

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La croissance constitue l’alpha et l’oméga des politiques menées à tous les niveaux de pouvoir. Présentée comme un objectif politique en tant que tel (l’oméga), elle constituerait également la condition de possibilité de toutes les autres politiques, et particulièrement des politiques sociales, de lutte contre le chômage, et de redistribution (l’alpha). Des groupes encore disparates mais de plus en plus nombreux s’interrogent sur les vertus alléguées de la panacée, et en viennent à plaider pour une société de décroissance.

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Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

Franck Vandenbroucke veut interdire aux dentistes de facturer «des honoraires supérieurs… Lire la suite
Mai 2019

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