Dans le prolongement des cérémonies d’anniversaire de l’indépendance du Congo, en juin dernier, il est à la fois utile et instructif de s’interroger sur les conditions de vie de la population congolaise aujourd’hui, en 2010. Dans ce numéro de Démocratie, nous en profitons pour poursuivre notre « tour du monde de la vie associative » : après la Belgique francophone (Charte associative), l’Allemagne (Engagement citoyen), la Flandre (Verenigde Verenigingen), nous nous penchons sur la société civile congolaise. Une société civile qui porte en elle beaucoup d’espoir pour l’amélioration des conditions de vie de la population, pour son émancipation, et pour la démocratisation de la société.


Dans quelle situation se trouve le Congo à l’heure de ses 50 années d’indépendance ? Peut-être la question est-elle déjà elle-même biaisée, voire même cynique… Qui a fait la fête le 30 juin dernier ? La classe politique congolaise ? Les diplomates et invités officiels ? Sans doute... Ils ont participé en tout cas à un certain nombre d’événements, de cérémonies, voire de réjouissances. Quant à la population, il y a fort à parier qu’elle n’y a vu aucun bénéfice à court terme, ni même aucune matière à faire la liesse. De quelle indépendance parle-t-on ? Que retenir de ces 50 ans en quelques images ? Déjà, rappelons-nous qu’en 1960, les choses avaient mal démarré : festivités chahutées par les déclarations de Lumumba et tentatives rapides de sécession au Katanga… La prise de pouvoir de Mobutu quelques années plus tard s’est accompagnée d’une longue descente aux enfers pour la population congolaise et d’une cécité complaisante des parrains américain et belge. Après les espoirs suscités par la Conférence nationale souveraine au début des années 1990, l’afflux massif de réfugiés rwandais après le déclenchement du génocide en 1994 terminera de déstabiliser un régime qui était aux abois parce qu’au ban de la communauté internationale. Les deux guerres qui ont déchiré, en 1996 d’abord puis de 1998 à 2001, le pays qui en paie toujours les conséquences aujourd’hui, auront vu jusqu’à neuf pays s’affronter sur le sol congolais dans cette « Première Guerre mondiale africaine », comme l’avait dénommée Madeleine Albright, la secrétaire d’État de l’ancien président des États-Unis, Bill Clinton. La dernière décennie fut celle de la transition démocratique couronnée par les premières élections un peu sérieuses depuis les années 1960. Au bout du compte, le bilan reste peu réjouissant. Les violences et l’insécurité se poursuivent à l’Est : des hommes, mais surtout, des femmes et des enfants sont quotidiennement victimes de violences, le plus souvent sexuelles, parfois d’une cruauté extrême. Ce genre de crime s’est désormais banalisé à un tel point qu’on parle désormais du Congo comme de la capitale mondiale du viol, et que ces exactions ne sont plus le monopole d’hommes en uniforme, même débraillé ou non réglementaire. Ce qui était autrefois un tabou tend, à la suite du climat d’impunité généralisé, à devenir un fait de droit… commun et cela dans l’ensemble de la République et plus seulement dans les provinces touchées par la guerre. La persistance de bandes armées et de groupes rebelles, autochtones ou qui trouvent en République démocratique du Congo (RDC) une confortable base arrière (voir le cas le plus récent de la Lord of Resistance Army d’Ouganda qui mène des attaques dans la Province orientale aussi bien qu’au Soudan ou en République centrafricaine), amène les populations à vivre dans la terreur, à fuir vers les pays voisins ou à venir grossir les bidonvilles des capitales régionales. Le Congo est désormais le pays qui compte le plus de déplacés internes et de réfugiés. La situation humanitaire est dès lors gravement dégradée : près de 58 % des Congolais vivent en situation de crise alimentaire. L’espérance de vie recule, la pauvreté s’accroît.
Contrairement aux immenses attentes suscitées par la fin officielle de la guerre et par le processus de transition, si en 2006 les Congolais sont allés aux urnes dans leur très grande majorité, l’autorité de l’État est loin d’être rétablie sur la totalité du territoire national. La porosité des frontières est certainement un des facteurs explicatifs du maintien des foyers d’instabilité à l’Est de la République.

Convoitises

L’autre facteur est évidemment la grande richesse du sous-sol congolais. Ce sont bel et bien les convoitises que provoque ce « scandale géologique » qui charrient ces hordes de trafiquants et d’aventuriers prêts à tous les risques pour une poignée de dollars. Les enquêtes et rapports d’experts des Nations unies l’ont amplement démontré : le nerf de la guerre (et de sa poursuite sous une forme de conflit de basse intensité, pour reprendre un affreux néologisme de théoricien des conflits) réside dans l’exploitation illégale des ressources. Le coltan, l’or, le diamant… Voilà les enjeux de la lutte qui oppose forces régulières et soi-disant rebelles dont la plus grande préoccupation est de faire tourner les sites d’exploitation, d’écouler les pierres et minerais extraits, de percevoir les taxes et… de faire disparaître témoins et gêneurs.
Même dans les régions où l’autorité de l’État est rétablie, les citoyens tremblent, car le droit n’est pas dans la Cité. La justice est moribonde ; les commandants militaires et les juridictions du même nom condamnent à mort des innocents sans avocat, ou font sortir manu militari de prison des officiers ou des soldats pourtant pris en flagrant délit ou en aveu de vol ou de meurtre ; quasi chaque « service » public perçoit une taxe pour s’exécuter de tâches qui lui incombent alors même que la plupart de ses agents œuvrent désormais dans le secteur informel pour faire survivre leur famille…
La Troisième République et la nouvelle constitution issues du processus de transition largement appuyé et financé par la communauté internationale ont créé des institutions qui peinent à trouver leur place dans la nouvelle architecture de l’État congolais. La décentralisation, qui devait voir la gestion quotidienne se rapprocher du citoyen et en tout cas le pouvoir se rapprocher géographiquement de lui au lieu que tout ne soit piloté à partir de Kinshasa, reste au point mort. Les onze anciennes (et ci-devant actuelles) provinces, pas davantage que les (futures) vingt-six provinces, ne bénéficient de la péréquation qui leur permettrait de fonctionner. Cette décentralisation devrait permettre, outre une plus grande efficacité de l’État dont les moyens de communication sont chancelants, de soulager également les tensions entre le centre et la périphérie. L’absence de sa mise en œuvre explique certainement la résurgence de tentations autonomistes exprimées le plus souvent de façon provocatrice, voire violente, par l’opposition politique, mais aussi jusque dans les rangs de la famille politique du président Kabila.

Culture démocratique

La culture démocratique ne prend pas non plus racine. Le Parlement est essentiellement un théâtre où les tribuns s’admonestent à coup de motions de censure et où les rapports de force sont instrumentalisés par la présidence. Le gouvernement a perdu les clefs de la bourse du pays désormais détenue par le chef de l’État lui-même. Ce dernier, malgré les procédures prévues, nomme et révoque les juges dont l’indépendance, qui n’était déjà pas fameuse, est ainsi lourdement remise en cause. Le quatrième pouvoir enfin (la presse), vit dans la peur et la menace. On ne compte plus les journalistes assassinés, ou qui vivent désormais en changeant d’adresse tous les soirs, les stations de radio ou de télévision encerclées par la police qui vient couper leur signal. La RDC est loin dans le classement de « Reporters sans Frontières »(147e sur 175 en 2009).
Last but not least, le processus électoral lui-même n’est pas achevé. Les élections locales qui devaient à la fois enraciner à la base la culture démocratique et montrer à la population que la gestion de la chose publique les concernait directement risquent fort de ne pas avoir lieu. Le gouvernement annonce en avoir fait une priorité, mais ne recourt pas à l’aide internationale pour les organiser et ne prévoit pas dans son budget les sommes qui permettraient de les tenir. Enfin, les lois d’application sont toujours en souffrance. Peut-être s’agit-il même d’une manœuvre dilatoire qui permettrait aux élus actuels dans les parlements national et provinciaux de s’octroyer quelques prolongations d’un mandat particulièrement rémunérateur. Cette perspective serait bien sûr inadmissible.

Approche régionale

N’y a-t-il dès lors aucun progrès, aucune évolution positive qui justifierait un regard plus optimiste ? L’actualité récente, mais aussi l’évolution des relations entre les pays de la région indiquent des progrès certains. Le rétablissement de relations diplomatiques normales, passant par l’accréditation réciproque d’ambassadeurs, a été un premier pas important. Cette démarche a été prolongée à l’échelle régionale par la relance effective de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). Mieux encore, les pays de la sous-région ont convenu récemment d’instaurer un dispositif d’ouverture permanente de leurs frontières à dater de ce 1er septembre. Plus fondamentalement, si la violence armée reste un problème à l’Est de la RDC, elle n’apparaît plus provoquée par des interventions d’États voisins. La perspective de plus grande ouverture des frontières risque cependant de ne pas faciliter le contrôle par l’État des flux d’exportation des ressources naturelles, exploitées artisanalement et illégalement le plus souvent.
Ces avancées démontrent à l’envi que seule une approche régionale est porteuse de progrès véritable sur le chemin de la paix et de la reconstruction. Les groupes humains des différents pays d’Afrique centrale se mélangent allègrement depuis des générations et les zones d’utilisation des langues franchissent aisément les frontières. Les flux économiques de la RDC sont plus centrifuges que centripètes. Cela signifie concrètement que la production du Kivu aussi bien que les matières que cette province va importer vont vers ou proviennent bien plus facilement de Kigali ou de Mombasa (Kenya) que de Kinshasa.
Le Congo accueille depuis plus de dix ans la plus importante mission de paix jamais mise sur pied par les Nations unies. Cette année encore, son budget dépassait le milliard de dollars annuels (1,35 milliard USD). Depuis plusieurs mois, les Congolais réclament sinon son retrait, du moins la réduction de sa voilure. La MONUC a commis suffisamment d’erreurs pour qu’on comprenne la position congolaise. Il est cependant délicat d’imaginer dans quel état serait le pays sans cette force des Nations unies qui a joué un rôle certain de dissuasion face aux aventuriers politiques de tous acabits et a assuré de façon remarquable la logistique et la protection du processus électoral. Hélas, elle a aussi, malgré qu’elle ait connu des pertes importantes (plus de 150 décès), traîné derrière elle une réputation sulfureuse à cause des excès de quelques-uns de ses hommes et surtout été cantonnée dans un rôle d’appui à une armée congolaise bien souvent incapable de mener à bien les actions de désarmement ou de neutralisation des groupes rebelles. Que la RDC s’estime à présent capable d’assurer sa sécurité serait en soi une bonne nouvelle si les faits ne démentaient pas cette affirmation quotidiennement. La fonction crée l’organe, dit-on. N’oublions cependant pas que la MONUC a rempli et remplit encore des fonctions irremplaçables en matière de communication nationale, à travers sa Radio Okapi, ou en matière de protection des droits humains. Pas sûr que ces questions figurent dans les priorités du gouvernement congolais, ni même que le transfert de propriété suffise à garantir la pérennité du projet !


 

LA SOCIÉTÉ CIVILE : LE HÉROS DU CONGO


Qui, sinon la société civile congolaise, a maintenu debout le pays et la Nation ? Pendant les années de déconfiture progressive, ce sont bel et bien les associations communautaires, les paroisses, les ONG, les mouvements de femmes, de jeunes, de producteurs, d’agriculteurs… qui ont pris le relais de la faillite progressive de l’État.

Organisant et finançant l’enseignement, les centres de santé primaires, les hôpitaux de référence, entretenant parfois les routes, assurant la formation initiale et continuée de nombreux adultes qui avaient dû quitter trop tôt l’école, cette société civile a préservé les fonctions vitales de l’État. Quoi de plus normal qu’elle ait été appelée à la table des négociations du processus de paix congolais et qu’elle ait obtenu de piloter les institutions d’appui à la transition à côté des quatre composantes qui se sont partagé les vice-présidences de l’État et les principales fonctions ? Ces collègues, ces amis, ces compagnons de route pensaient sincèrement changer la politique, apporter ce supplément d’âme et de valeurs qui faisait tant défaut à la classe politique congolaise. Hélas, mille fois hélas, c’est la politique qui les a changés. Les exceptions se comptent sur les doigts d’une main et ont le plus souvent rejoint leur combat d’origine plutôt que de continuer à se dévoyer et s’autojustifier à une distance sans cesse croissante de leurs racines.
Cette démarche qui consacrait son influence et reconnaissait l’apport de la société civile à l’unité du pays précipitait dans le même temps sa perte. En effet, l’aspiration d’une petite centaine de cadres des organisations de la vie économique, sociale, culturelle, associative a littéralement décapité la société civile. Certes l’appel d’air a, dans quelques cas, permis à des organisations de renouveler, enfin, leurs instances dirigeantes. Mais, dans la plupart des cas, ce sont des guerres de succession qui ont suivi ces départs. Pire, certains se sont rapidement mués en nouveaux porte-voix des aspirations du peuple sans autre ambition que de remplacer bientôt un député, un gouverneur… issu de la société civile. Dans bien d’autres cas, les organisations ont peiné à mettre en place et former de nouvelles cohortes de responsables et éprouvent des difficultés à retrouver leur efficacité, leur influence et leurs soutiens étrangers.

Échapper à l’épidémie

Heureusement, toutes les organisations de la société civile n’ont pas été frappées par ce syndrome. Bien qu’elles n’aient pas été épargnées par les autres difficultés et contrecoups, les organisations appuyées par Solidarité Mondiale et par l’ensemble du mouvement ouvrier ont pu échapper à cette épidémie. Tout comme dans la plupart des régions du monde, les organisations sociales congolaises jouent un rôle essentiel. Une fonction qui se justifie plus que jamais dans un pays comme la RDC.
Leur rôle est primordial dans la construction et dans le fonctionnement d’une société démocratique qui veut se développer dans un environnement sain d’un État de droit. Toute société démocratique repose sur une réalité d’un environnement avec un certain nombre de piliers, notamment la paix, la satisfaction des besoins de base tels que le logement, l’habillement et l’alimentation, l’accès à l’instruction, à la santé, à la culture et aux loisirs, etc. La responsabilité première pour les assurer revient à l’État. Dans les pays où ce dernier est capable de remplir ce rôle, il n’est pas garanti qu’il l’assure correctement, les aspirations des populations ne correspondant pas toujours à celle des classes politiques qui gèrent le pays. C’est bien là que le rôle des sociétés civiles entre en jeu. Un rôle de contrepouvoir. Mais il existe aussi des pays où l’État a démissionné de ses responsabilités, comme cela a été le cas de longues années, et le cauchemar n’est pas terminé, pour le Congo. Dans de tels pays, le renforcement de la société civile est plus que nécessaire. C’est à cela que le MOC-ACW, avec bien d’autres acteurs, s’attèle au Congo, avec des partenaires avec lequel il partage la vision d’une société juste et émancipée. Cet appui se reporte, par le biais de son ONG de développement Solidarité Mondiale (WSM), sur des organisations socio-éducatives et syndicales regroupées ou non, comme en Belgique, au sein du « Mouvement ouvrier chrétien du Congo » (MOCC en sigle). WSM remplit ce rôle en lien étroit avec quelques-unes des branches constitutives du MOC-ACW, comme la CSC, l’ANMC et le groupe ARCO.
Sur le terrain, plusieurs initiatives éclosent depuis que de telles organisations ont retrouvé le droit de cité. On rappellera que le régime de la deuxième République avec le président Mobutu, en 1967, avait créé le Mouvement populaire de la Révolution (MPR), parti unique, avec comme conséquence la suppression de tous les mouvements sociaux, y compris les organisations sociales chrétiennes membres du MOCC, qui disparaissent de l’environnement social du pays, à l’exception de l’Action féminine chrétienne (AFC).

Processus démocratique

Avec la libéralisation politique et sociale en 1990, l’Amicale des anciens dirigeants des organisations autrefois membres du MOC Congo procèdent à la création de la Centrale Syndicale du Zaïre (CSZa), aujourd’hui CSC, à la relance de la Mutualité chrétienne ainsi que de la JOC. Plus tard naîtra la FOCOM. À l’instar d’autres organisations membres de la société civile du Congo, les organisations congolaises partenaires du MOC-ACW ont participé activement au processus démocratique du Congo, particulièrement pendant ces dernières années qui ont conduit aux élections démocratiques en 2006, par ses programmes de formation à la citoyenneté, par la sensibilisation de la population pour son implication à ce processus, en collaboration avec d’autres structures de la société civile ou des églises.
Cette implication des partenaires congolais dans le réveil à la participation démocratique, qui par ailleurs se poursuit, ne les a pas détournés de leurs autres missions, qu’ils considèrent comme prioritaires, qui ont rapport avec l’amélioration des conditions de vie de la population en général, de leurs membres en particulier, par la formation, la création de services tels que les mutuelles de santé, l’organisation de coopératives minières, de production agricole et d’épargne et de crédits, un service juridique pour les travailleurs membres de la CSC. Il faut aussi souligner le rôle joué par cette dernière, qui assure aujourd’hui la présidence de l’intersyndicale du Congo, dans les fruits qui peuvent résulter d’un dialogue social avec l’État et avec les employeurs au Congo. L’accord de Mbudi de 2004, qui fixe à 208 $ US le salaire minimal et à 2080 le salaire maximal dans l’administration publique, en est un exemple, même si l’on déplore le fait qu’il traîne à être mis en application. L’apport des syndicats congolais, et au premier rang la CSC qui se classe première force syndicale au Congo, dans leurs critiques constructives dans l’élaboration des budgets de l’État et dans l’orientation des politiques économiques du pays, n’est pas quantité négligeable. On se rappellera du rôle qu’ils ont joué dans la décision de maintien du barrage hydroélectrique d’Inga dans le patrimoine national, face aux velléités de sa nationalisation.
On ne peut manquer d’évoquer non plus d’autres succès, même s’ils restent modestes en considération de l’étendue du pays et de ses besoins. À l’Est du Congo, à Bukavu, le Bureau de développement des œuvres médicales (BDOM), avec la Cellule d’appui des mutuelles de santé (CAMS) de Bukavu a permis, en l’espace de quelques années, à plus de 70 000 membres d’avoir accès aux soins de santé à des coûts abordables, en organisant la population locale en mutuelles de santé. En Équateur, un travail analogue se fait depuis quelques années avec l’ONG congolaise CDI-Bwamanda. Ici et là, particulièrement au Katanga, des initiatives semblables éclosent, notamment avec la branche des mutuelles de santé du MOCC. Un travail de fond entamé par ces organisations, en synergie avec l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes de Belgique (ANMC), et en étroite collaboration avec le Programme national de Promotion des mutuelles de santé (PNPMS), étatique, pour faire reconnaître la plus-value de leur travail à travers la reconnaissance officielle des mutuelles de santé, notamment par la mise en place d’une loi spécifique les régissant, permet d’espérer, à la longue, la naissance d’un vrai mouvement mutuelliste de santé au Congo, avec tout ce que cela peut avoir de positif en termes d’accès démocratique aux soins de santé !

Coopératives

Le développement des coopératives, minières, de production et de commercialisation, mais dominées surtout par les coopératives d’épargne et de crédit qui permettent d’entreprendre des initiatives d’activités génératrices de revenus et de les viabiliser, devient aussi une réalité. Ceci peut bien constituer une amorce d’une lutte efficace contre la pauvreté, là où des millions de dollars des institutions financières internationales continuent à échouer ! Toutes ces initiatives s’accompagnent d’une vraie politique de formation à la fois technique et aux valeurs fondamentales de la vie, à la pratique de la culture participative, car tout cela se fait avec la participation active et consciente des bénéficiaires.
Dès lors, il ne faut pas se creuser trop les méninges pour comprendre que tout ceci constitue des initiatives convaincantes qui, si elles sont démultipliées et bien canalisées, portent en elles beaucoup d’espoir pour l’amélioration des conditions de vie de la population du Congo, pour son émancipation et pour la démocratisation de sa société. Autant de raisons qui expliquent la présence à leurs côtés du MOC-ACW dans ces luttes.

(*) Arnaud Gorgemans est coordinateur de Solidarité Mondiale et a été directeur d’EurAC, le réseau européen des ONG actives en Afrique centrale. Tatien Musabyimana est, au sein de Solidarité Mondiale, chargé de l’appui aux partenaires d’Afrique centrale. Il a été, avant le génocide, président national de la JOC rwandaise.

Lectures conseillées :
— Rôles et stratégies de la société civile en RDC – Venant Rugusha – Ed. PUN – Namur 2005.
— Donner sa chance au peuple congolais, Baudouin Hamuli Kabarhuza – Ed. Karthala – Paris 2002.
— Ordre et désordre à Kinshasa – Cahiers africains/Afrika Studies – Tervuren 2004.
— Conflit et transformation sociale à l’Est de la RDC – K. Vlassenroot & T. Raeymaekers – Academia – Gent 2004.
— Le Congo cannibalisé – Walter De Kuyssche – Bruylant/Academia – Louvain-la-Neuve 2006.

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