Didier Bellens, le patron de Belgacom, a donc gagné 2,6 millions d’euros bruts en 2011. Un scandale! Unanimement dénoncé d’ailleurs par la classe politique belge. Ces petits gauchistes d’Ecolos ont rappelé qu’ils réclament depuis longtemps « des mesures fortes pour limiter les rémunérations et les avantages accordés aux patrons ». Le parti socialiste, en charge des entreprises publiques et auquel est d’ailleurs apparenté le CEO de Belgacom, a resservi sans sourciller ses anciennes propositions de lois visant notamment à ce que le salaire le plus élevé ne soit pas plus de 20 fois supérieur au salaire médian. Même le MR s’y est mis, estimant qu’il « n’est pas acceptable moralement et éthiquement, qu’un patron d’une entreprise publique, qui reçoit donc de l’argent du contribuable, touche un salaire 10 fois plus élevé que celui du Premier ministre ». Et la ministre MR des Classes moyennes a ajouté sur les ondes de La Première qu’avant de toucher aux salaires des patrons d’entreprises privées, il faut que les responsables d’entreprises publiques montrent l’exemple. Mais c’est bien sûr ! Car en 2011, pendant que le patron de Belgacom accumulait près de 3 millions d’euros, celui de Volkswagen, l’Allemand Martin Winterkorn, ne gagnait que 17 malheureux petits millions et le boss du géant brassicole AB-Inbev, le Brésilien Carlos Britto, en grattait péniblement 135 millions de rien du tout... Résumons-nous : si Elio Di Rupo gagne 10 fois moins que Didier Bellens, lequel gagne 52 fois moins que Carlos Britto, Le Premier ministre belge touche donc 520 fois moins que le patron d’AB-Inbev. Une chose est sûre, à ce tarif-là, il vaut mieux brasser de la bière que des idées. Et ce n’est pas Sabine Laruelle qui me contredira...