Ainsi donc François Hollande aurait traité Nicolas Sarkozy de « sale mec » lors d’un repas avec quelques journalistes au début de l’année... Scandale ! Certes, ces mots furent lâchés « off the record » comme on dit dans le jargon journalistique. Mais le respect des traditions se perd dans la profession... Le quotidien Le Parisien s’est fait un devoir de publier ces propos dans les plus brefs délais. Il faut dire que les petites phrases assassines font recette dans la presse française. Le président de la République sortant serait d’ailleurs mal avisé de houspiller le candidat socialiste à sa succession. N’a-t-il pas lui-même parlé de « cette folle de Dati » à propos de son ancienne garde des Sceaux, en décembre dernier ? Et le ministre de l’Industrie, Éric Besson, n’avait-il pas dit d’Éva Joly qu’elle sera « l’accident industriel de l’élection présidentielle », quelques jours plus tôt ? La candidate écologiste qui, elle-même, avait estimé qu’ « Anne Sinclair n’est pas un modèle pour les femmes ». Et la liste devrait s’allonger au cours des prochains mois de campagne pour les présidentielles. Tant la petite phrase qui tue a trouvé sa place de choix, pour ne pas dire ses lettres de noblesse, dans le paysage français. Les Stéphane Guillon, Audrey Pulvar et autre Nicolas Bedos le savent mieux que personne. Plus ils sont méchants à l’antenne, plus ils s’envoient des vannes au visage - pour rester poli - plus ils font recette. On appelle ça du divertissement... Et moi, je dis donc : « merci Mesdames et Messieurs les responsables politiques de si bien nous divertir ». Car il ne manquerait plus que vous nous assommiez avec des programmes politiques et des idées de fond pour gouverner la nation ! «On ne serait pas couché...», comme le dit si bien Laurent Ruquier.