C’était en fin de journée, un samedi je crois. Mais ça aurait très bien pu se passer un mardi à l’heure du premier café. Je feuilletais mon journal lorsqu’à la rubrique «Médias-Télévision» mon regard fut attiré par un article au titre a priori accrocheur: «Diversifier à tout prix?». Chouette, me dis-je, une étude sur la diversité dans les médias, une analyse un peu critique des politiques visant à améliorer la représentation des femmes, des personnes de couleurs, handicapées, à orientation sexuelle minoritaire; voire des lesbiennes-handicapées-de-couleurs... on peut rêver ! Et me voilà embarqué dans la lecture de cet article où il n’était en fait question ni de genres ni de couleurs, mais bien des stratégies de diversification des médias audiovisuels en matière de produits dérivés et... lucratifs. C’est ainsi que j’appris que les fans de l’« Amour est dans le pré » pourront bientôt acheter des bottes en caoutchouc, des tabliers, des tasses aux couleurs de l’émission, à l’aide d’une carte de crédit éditée par leur chaîne télé. On n’arrête pas le progrès. Plus loin, je lus que, tenue par ses missions de service public, la RTBF, quant à elle, ne peut pas diversifier à ce point son offre de produits. «Rien de bien folichon donc...» concluait la journaliste à propos de la télé publique ! Alors, de deux choses l’une. Soit cette journaliste n’a jamais regardé d’émissions de service public, soit la RTBF s’est largement plantée dans ses missions d’éducation aux médias. Car si ce n’était le cas, l’auteure se serait demandé ne fut-ce qu’un instant si c’est vraiment très « folichon » de faire acheter aux téléspectateurs des articles dont ils n’ont sûrement pas besoin avec de l’argent qu’ils n’ont pas forcément... et de considérer de surcroît que c’est rendre service au public !

 

Le Gavroche

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Mai 2019

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