Voilà deux chanteurs que rien ne prédisposait à partager la Une d'un quotidien vespéral. Sinon les hasards du calendrier de cette fin de mois de mars. Justin Bieber se produisait au Sportpaleis d'Anvers, entouré de ses gardes du corps. Milow sortait son nouvel album subtilement intitulé "North and South". La comparaison pourrait s'arrêter là, sinon que tous deux chantent en anglais et que l'un n'a vraiment pas grand-chose à dire en dehors de «faites passer Dieu avant tout» alors que l'autre ne manque pas de messages à partager. Comme cette franche considération: «l'identité flamande n'existe pas, au contraire de l'identité belge». C'est vrai qu'il aime son pays, Jonathan Vandenbroeck (de son vrai nom), au point de regretter qu'il «manque de rêveurs» et que les Flamands ont trop tendance à regarder le côté négatif des choses. Un Flamand qui critique ses concitoyens, même en anglais dans le texte de ses chansons, ça passe plutôt mal au nord du Pays. Et quand il se met en plus à estimer, dans une interview à un quotidien néerlandophone, que Bart De Wever «n'a encore rien réalisé», ça déclenche la polémique. Tout l'état major de la NVA crie au scandale et au coup de pub d'un chanteur en mal de ventes. On appréciera la capacité des nationalistes flamands à faire bloc. Mais réagir comme un seul homme contre un homme seul qui ose exprimer une opinion propre, c'est tout de suite moins appréciable. C'est même franchement inquiétant. L'histoire donne cependant raison à la NVA sur un point: désormais, les francophones ont largement découvert Milow. Et peut-être même apprécié. Mais que le jeune Justin Bieber se rassure, vu que la chanson à texte n'a plus la cote, il peut continuer à n'avoir rien à dire à ses innombrables fans.

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