Certes, ce n’est là qu’un fait divers. Mais il a tout de même la particularité de faire la Une du plus grand journal international des affaires. De quoi titiller notre curiosité. Connaissez-vous Flavio Briatore ? Non, bien sûr. Moi non plus, mais j’ai enquêté. Et le résultat, pour faire bref, c’est qu’il s’agit d’un délinquant qui fait de la contrebande en mer Méditerranée. Mais pourquoi donc fait-il la Une de la presse financière ? Tout simplement parce qu’il a été coincé par la justice italienne fin mai dernier. Plus exactement, parce que son super yacht a été saisi par le fisc. Ce que reproche celui-ci à Flavio et à son palace flottant : fraude à la TVA et non-paiement de taxe sur le carburant pour un montant de plusieurs millions d’euros. Et l’on apprend incidemment que ce super yacht, comme 90 % d’entre eux, bat pavillon des îles Caïmans et est « loué » à une société basée aux Iles Vierges britanniques pour un montant de 34 000 euros par jour (sur papier seulement, rassurez-vous). Alors évidemment, on commence à mieux comprendre pourquoi ce fait divers fait la Une de la presse financière internationale : tous les richissimes financiers fraudeurs (d’accord, c’est tautologique) ont désormais la trouille de se balader avec leurs frêles esquifs dans les eaux italiennes. Comme l’explique le responsable d’un cabinet d’avocats spécialisé dans la défense de ces super yachts — oui oui, ça existe pour du vrai ! —, c’est « toute la communauté des super yachts qui est choquée » (non par la fraude, bien sûr, mais par l’arrestation). Déjà, petit 1), on ignorait qu’ils vivaient en communauté, et petit 2), c’est toute la communauté de ceux sans super yacht qui est complètement écœurée.