Sur la même page d’un journal figuraient, l’autre jour, deux informations : la première annonçait que l’Europe et les États-Unis franchissaient la barre des 10 % de chômeurs. La seconde annonçait que les banquiers avaient mis au point leur riposte contre la taxe que certains gouvernements veulent leur imposer. Ces deux infos, mises côte à côte, faisaient, je trouve, leur petit effet. Déjà, je me suis demandé ce qui se passerait si moi aussi, je « préparais ma riposte » face au fisc. Du genre : « Mon cher contrôleur, si vous me taxez, j’me barre à Singapour ». C’est ce que les banquiers ont dit, et apparemment ça marche. En ce qui me concerne, je crains fort que mon inspecteur reste de glace. Hé oui, pour pouvoir menacer le fisc, voire deux ou trois gouvernements, mieux vaut être banquier. C’est que c’est extrêmement puissant, un banquier. Cela peut faire péter le chômage à 10 % en quelques mois à peine. Essayez voir vous-mêmes : vous n’y arriveriez pas, même avec la meilleure volonté du monde. Eux, ils comptent jusque trois, et paf, cinq millions de nouveaux chômeurs en Europe. Bon après, évidemment, ils vont pas commencer à payer pour la sécu de tous ces nouveaux profiteurs, sinon on n’en finirait pas. Le même journal parlait aussi des centaines de millions d’euros de bonus que les banquiers vont s’octroyer pour services rendus à la patrie en 2009. Il paraît qu’il y a des gens qui ont été choqués. Moi pas. Je comprends parfaitement ces histoires de bonus. Imaginez : quand vous mettez toute une jeune génération au chômage pour plusieurs années, il y a tout intérêt à avoir de gros bonus pour construire de gros remparts autour de votre grosse maison. Rien de plus normal.