La récente décision de Donald Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem a encore ravivé le conflit israélo-palestinien. Le peuple palestinien risque à nouveau d’en payer le prix fort, lui qui subit l’occupation israélienne depuis tant d’années, en dépit du droit international. En octobre dernier, une délégation du MOC s’est rendue en Palestine une dizaine de jours. Une mission d’observation et de solidarité pour faire état des multiples violences quotidiennes que subit le peuple palestinien.
L’année 2017 marque le centième anniversaire de la « déclaration Balfour » par laquelle la Grande-Bretagne promettait unilatéralement, en 1917, de favoriser l’établissement d’un foyer national juif en Palestine. Vingt ans plus tôt, en 1897, le premier congrès sioniste réuni à Bâle en Suisse adoptait le principe d’une colonisation qui se fixera rapidement sur la Palestine. À ce moment, la Palestine était peuplée de 400.000 musulmans, 40.000 chrétiens et de 15.000 juifs. Dix ans plus tard, le nombre de ces derniers s’élevait à 80.000 et représentait 10 % de la population totale en Palestine. En 1947, le plan de partage de l’ONU déclenche la guerre entre les colons juifs et les armées des pays arabes avoisinants, se traduisant dans ce que les Palestiniens appellent la « Nakbah », la Catastrophe : en application du plan Dalet, 615 localités palestiniennes sont détruites, dont 20 sont attaquées avant même la fin du mandat britannique. 220 sont situées sur le territoire dévolu selon le plan de l’ONU à l’État arabe de Palestine. Le nombre de localités juives détruites par les armées arabes s’élève à 26. L’historien israélien Ilan Pappe résume ainsi la situation : « À vingt-neuf heures de la fin du mandat, presque tous les villages des districts du nord-ouest de la Galilée – qui se trouvaient tous sur le territoire dévolu aux Arabes – avaient été détruits » 1. La « ligne verte » fixe en 1949 la ligne de démarcation des accords d’armistice. Jérusalem-Est et la Cisjordanie (Westbank) sont rattachés à la Transjordanie. L’Égypte prend le contrôle de la bande de Gaza. Suite à la guerre de 1967 déclenchée par les Israéliens, Israël occupe la Cisjordanie et Gaza (qu’elle évacuera en 2005) et annexe Jérusalem-Est dont la superficie est multipliée par dix, passant de 7 à 72 km2. En 1980, la Knesset 2 proclame que « Jérusalem entière et réunifiée est la capitale de l’État d’Israël ».
Jusqu’il y a quelques jours, « aucun État au monde n’a reconnu cette annexion unilatérale et il n’y a donc pas d’ambassades à Jérusalem. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté de nombreuses résolutions pour réaffirmer que ces mesures n’avaient aucune valeur au regard du droit international. En vertu du principe cardinal, de l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force. » 3
Jérusalem abrite les Lieux saints de trois religions : judaïsme, christianisme et islam. Elle est le troisième Lieu saint (après La Mecque et Médine) pour 1,7 milliard de musulmans. Jérusalem-Est, partie intégrante de la Palestine, est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur État. C’est dire combien la ville est porteuse de symboles et de charge émotionnelle. Son statut fait partie intégrante de la négociation sur le règlement de l’ensemble du différend israélo-palestinien.
Mais quelle mouche a donc poussé le président Trump à prendre unilatéralement position dans cette question politique et symbolique brûlante ? Dans les faits, une loi adoptée par le Congrès américain à une large majorité a décidé en 1995 de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Mais depuis lors, tous les présidents américains sans exception ont reporté par décret, de six mois en six mois, la mise en œuvre de cette décision, pour « raisons de sécurité ». Tous, sauf le président Trump, faisant une boule de papier des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies enjoignant Israël à se retirer des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, occupée puis annexée illégalement. Éric David, professeur émérite et président du Centre de droit international de l’ULB, condamne sévèrement la décision en ces termes : « En établissant son ambassade à Jérusalem, un État tend à reconnaître cette occupation. Une telle reconnaissance, fut-elle implicite, est illégale » 4.
Cette décision, désapprouvée jusqu’au sein de l’entourage du président, correspond-elle à une lubie dont il serait coutumier ? Vise-t-elle à donner satisfaction immédiate au courant chrétien-conservateur et évangéliste aux USA auquel promesse fut faite lors de la campagne électorale présidentielle ? Quelle place tient-elle par rapport aux échanges diplomatiques intenses qui ont eu lieu à trois reprises durant le mois d’octobre entre le beau-fils de Trump, Jared Kushner, et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed bin Salman, et entre ce dernier et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le mois dernier 5 ? La presse évoque à ce propos un plan de paix au rabais à faire avaler au président Abbas pour sceller une alliance entre les États-Unis, l’Arabie Saoudite et Israël contre l’Iran.
Entre-temps, l’Union européenne réagit mollement. Ses ministres des Affaires étrangères rencontrent le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu. L’homme par qui la colonisation a connu une extension sans précédent s’invite à l’une de leurs réunions... avec l’intention de leur faire la leçon ! Les observateurs entament le décompte des morts palestiniens tombés dans la répression des manifestations de protestation pour jauger la gravité de la situation. Pourtant, la gravité quotidienne de la situation des Palestiniens ne se réduit pas au nombre de victimes de la répression.
Au début du mois d’octobre 2017, une mission d’observation et de solidarité du MOC wallon et bruxellois s’est rendue en Palestine, avec une participation significative de ses fédérations régionales et de ses organisations membres, en particulier les JOC et les Équipes populaires. Tout au long de ses dix jours sur place, la mission a pu se rendre compte des multiples formes de violence sournoise ou explicite, administrative ou militaire qui s’exercent de manière permanente par l’armée (ou les services de sécurité sous-traitants) et par un certain nombre de colons dont le gouvernement Netanyahu a permis l’installation massive. Les répercussions psychologiques atteignent certes les adultes, mais touchent aussi les enfants et les adolescents enfermés dans une répression dont la contestation a des conséquences mortelles.
Violences psychologiques
En témoigne la rencontre, le premier soir de notre arrivée, d’une femme extraordinaire, Samah Jabr, médecin-psychiatre formée à Paris VI et responsable de quatorze centres psychiatriques en Cisjordanie.
Pour deux millions d’habitants, la Palestine compte 25 psychiatres, soit 40 % de la proportion usuelle dans les pays à revenus moyens. En comparant avec d’autres pays, elle s’estime contrainte de travailler avec très peu de personnel pour répondre à une demande très élevée, compte tenu des conditions de violence et de pauvreté. Sur les questions de torture, elle travaille sur le plan juridique et psychiatrique avec une association israélienne de défense des droits humains (PCATI). Elle forme médecins et psys pour constituer une équipe plus large.
Par rapport aux observations internationales, la Palestine présente quelques traits spécifiques. On y rencontre moins de troubles de l’alimentation, de suicides, mais la crainte existe que ces scores augmentent. Pour les jeunes, les moyens disponibles ne permettent pas d’établir des diagnostics statistiques généraux. On constate cependant que les adolescents représentent le groupe le plus en danger. Les jeunes expriment leurs émotions dans des conditions très dangereuses, telles que des confrontations non calculées avec les soldats, qui ne prennent pas en considération l’âge et la vulnérabilité des adolescents.
Les traitements ne se font pas en institution, vu leur rareté : la Palestine ne dispose que d’un seul hôpital psychiatrique. Ces défis les ont obligés à améliorer la structuration du travail en créant des centres médico-psychiatriques partout (14) ou en formant les infirmiers à répondre à certains troubles psychiatriques.
La structure familiale joue un rôle très important pour accueillir les personnes souffrant de ces troubles, en particulier les femmes que l’on trouve très peu en institution. La famille joue son rôle : malgré la pauvreté, on ne trouve pas, en Palestine, de personnes qui dorment dans la rue ou qui cherchent leur nourriture dans les poubelles.
Dans leurs modes d’intervention, les Israéliens font tout pour fragiliser la figure paternelle au sein des familles, par exemple à travers les perquisitions nocturnes, durant lesquelles les pères ne peuvent s’opposer à rien, sous peine de perdre la vie. Dans les situations de conflit, les Israéliens détiennent la maîtrise du récit. Les Palestiniens sont placés dans une posture défavorable alors qu’il serait important qu’ils puissent créer leur propre récit pour sortir du traumatisme du conflit.
En cas de décès violent d’un proche, les Palestiniens ont pour coutume de participer en grand nombre aux funérailles. Le gouvernement israélien contrecarre ce mode de réaction en congelant le corps, en obligeant de reporter les funérailles, et en les soumettant à des conditions (nombre maximum de participants, etc.) qui brisent les relations de solidarité.
Le peuple palestinien s’intéresse beaucoup à l’éducation. Ils n’ont pas de pétrole, les Israéliens leur ont pris leurs oranges, mais ils exportent leurs diplômés. Les femmes en particulier sont plus nombreuses à être diplômées. Pour les jeunes (presque 50 % de la population), l’impossibilité d’exprimer les expériences traumatisantes et leur charge émotionnelle (par exemple en cas de décès d’un des leurs) est un obstacle au bon déroulement de l’enseignement.
Emprisonnement des enfants
Dans le prolongement de la rencontre de Samah, l’association « Defense for children International » à Ramallah nous a permis de préciser les contours traumatisants de l’occupation pour les enfants emprisonnés. L’emprisonnement touche, par an, 700 enfants, surtout des garçons et une minorité de filles. L’arrestation se fait à domicile, au milieu de la nuit, l’enfant est tiré de son sommeil entouré de soldats, tandis que les membres de la famille sont rassemblés dans une autre pièce, dans l’incapacité totale de résister et de le protéger. Emmené dans le centre de détention, l’interrogatoire commence sans délai assorti de violences physiques (coups, maintien du corps en position de stress...) et psychologiques dans le but d’obtenir au plus vite dénonciations et signature d’aveux (rédigés en hébreu). Que l’enfant soit innocent ou pas, il avoue tout. Un avocat éventuel ne peut intervenir que par téléphone, sans possibilité d’établir une relation de confiance avec l’enfant. Le premier contact (à distance) avec les parents (sans possibilité de réconfort) se fait lors du procès, qui se déroule en hébreu, sauf les questions directement adressées au prévenu, qui sont traduites. L’issue du procès est connue d’avance, puisque les aveux (en hébreu) sont signés. Si l’enfant plaide coupable, il sortira plus vite de prison. Reste à fixer la peine d’emprisonnement, entre six et douze mois, qui s’accomplira dans un centre de détention éloigné du domicile familial. 60 % des enfants sont emprisonnés hors du territoire palestinien. Pour une visite des parents, il faut un permis (trois mois de délai). À sa sortie de prison, les amis statufient et emprisonnent le jeune dans sa position de héros, sans que rien permette d’exprimer et de travailler les traumatismes subis.
Expropriations
Samah vit à Jérusalem, mais les Palestiniens de Jérusalem ne bénéficient d’aucune citoyenneté. Elle a juste une carte de résident permanent (qui n’a rien de permanent et fait référence à la nationalité jordanienne).
En arpentant les rues de la vieille ville de Jérusalem, nous observons dans le quartier arabe les maisons expropriées aux endroits stratégiques, occupées par de petites colonies juives.
Le coût de l’immobilier, les expropriations, les fouilles archéologiques et les restrictions administratives multiples (refus des permis de bâtir ou de transformer) entraînent la diminution constante de la population palestinienne (musulmane et chrétienne) de Jérusalem-Est. Elle est entièrement isolée de la Cisjordanie par le « mur de la honte » et les Palestiniens de Cisjordanie ne peuvent s’y rendre, que ce soit pour la prière ou pour le travail, sans autorisation délivrée par l’autorité israélienne. Pendant notre séjour, la fête juive de Sukkot a entraîné la suspension de toutes les autorisations pour une durée de treize jours, avec toutes les conséquences professionnelles et autres qui en résultent pour la population palestinienne.
Droits limités
Les ONG de défense des droits humains israélienne (B’Tselem) et palestinienne (Badil) nous détailleront les façons dont les droits des Palestiniens sont limités et érodés, créant une source de tension permanente et de violence institutionnelle dans la vie quotidienne. Il est impossible de les énumérer toutes dans l’espace limité de cet article.
En application d’une législation de 1972 permettant aux Israéliens (mais pas aux Palestiniens) de récupérer des biens dont ils font la preuve qu’ils étaient les propriétaires en 1948, 2.500 lieux font l’objet de projets d’implantation juive dans des quartiers palestiniens. Ces actions sont le plus souvent initiées par des familles juives fondamentalistes militantes. Leurs habitudes et comportements, très différents de ceux des autres habitants du quartier, sont à l’origine d’une multiplication des conflits, engendrant une agressivité policière croissante avec toutes les conséquences évoquées plus haut pour les jeunes.
À Jérusalem et en zone C (qui représente 60 % du territoire de la Palestine), il est impossible d’obtenir un permis de bâtir ou de transformer (par exemple pour ajouter un étage quand la famille s’agrandit) avec le risque permanent de démolition des immeubles malgré tout construits ou transformés par nécessité. En zone C, principale zone agricole palestinienne, le refus systématique des permis de bâtir joint à la captation des ressources en eau par la société israélienne Mekorot réduit à l’état de misère les exploitations agricoles palestiniennes qui coexistent à côté des luxuriantes colonies.
À Jérusalem-Est (annexée par Israël), les lois civiles israéliennes s’appliquent. En Cisjordanie (occupée, mais pas annexée), les lois militaires s’appliquent aux Palestiniens. En zone C, Israël gère à la fois la sécurité et les questions civiles. Les litiges concernant les 600.000 colons implantés dans les mégacolonies (comme à Wadi Fukin) relèvent des législations et juridictions civiles israéliennes, tandis que ceux mettant en cause les Palestiniens sont traités par les cours militaires, mettant en place tous les éléments constitutifs d’une ségrégation et d’un racisme institutionnel.
Israël pratique la détention administrative qui permet l’emprisonnement sans charge ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables sans fin et les punitions collectives (destruction de la maison familiale d’un condamné).
La ville d’Hébron est l’épicentre des tensions entre la population palestinienne et les colonies juives fondamentalistes abritant en son centre-ville 500 colons protégés par 2.000 soldats israéliens. Ils viennent de bénéficier d’un statut de municipalité, ce qui est une autre forme d’annexion qui ne dit pas son nom.
La construction du mur sur le territoire palestinien, dont le tracé est déclaré illégal dans un avis de la Cour internationale de justice, est un outil de confiscation et d’annexion future des terres, d’expropriation des ressources palestiniennes en eau, de déstructuration de la vie sociale et économique palestinienne. Le propriétaire séparé de ses terres agricoles par le mur reçoit seul l’autorisation de le franchir (souvent au prix de détours inimaginables). L’apport d’une aide, l’usage du tracteur, l’approvisionnement en eau doivent faire l’objet de permis valables pour six mois. S’il ne se rend pas sur sa terre endéans les six mois, la terre sera déclarée abandonnée et confiscable. À Qualquilya, entièrement coupée de ses terres agricoles (sauf quelques checkpoints), la population est passée de 60.000 à 35.000 habitants depuis la création du mur.
À l’exact opposé de cet enfermement par la violence institutionnalisée, nous avons aussi rencontré de merveilleuses initiatives qui sortent les têtes et les cœurs de l’enfermement : le travail de l’École du cirque de Bir Zeit tient du miracle, comme celui d’Alrowwad dans le camp de réfugiés d’Aïda portant fièrement sur sa façade l’inscription « Maison de Rêves, Espoirs, Imagination, Créativité » ou encore le « Yes Theater » à Hébron ou le Centre Keffieh dans le camp d’Ascar.
Toutes ces initiatives que nous avons pu rencontrer dans le domaine du théâtre, de la danse ou du cirque, avec ce qu’elles supposent de déploiement des corps et des esprits, représentent un long chemin pour gagner la confiance des jeunes, des parents, des populations (même dans les villes les plus conservatrices) pour ouvrir et déployer l’espace mental.
Résister pour exister, et exister pour vivre est le mot d’ordre qui traverse toute la Palestine. Il sous-tend aussi les propos du secrétaire général du syndicat PGFTU face à la nécessité pour de nombreux Palestiniens de chercher du travail en Israël dans des conditions de rémunération, de déplacement, de déni de droits inacceptables, car la seule alternative serait de quitter la Palestine, ce qui ne chagrinerait pas les Israéliens.
Il n’y avait déjà plus de négociations avec Israël avant que le président Trump leur ait porté un coup fatal. La présence en Palestine de 600.000 colons juifs, dans un réseau de villes-forteresses solidement implantées sur les hauteurs, stratégiquement réparties pour contrôler les ressources aquifères, les ressources agricoles et touristiques de la vallée du Jourdain et le territoire palestinien dans son ensemble, hypothéquait déjà bien avant cela la crédibilité d’une solution à deux États.
Le rapprochement/réconciliation (?) entre les composantes politiques dominantes de la Palestine, l’OLP (qui contrôle la Cisjordanie) et le Hamas (qui contrôle Gaza) survivra-t-il aux secousses sismiques du Moyen-Orient ?
Au cours de notre séjour, Michel Warschawski, dans un entretien lumineux, estimait qu’il n’était plus pertinent de comparer à l’infini les mérites d’une « solution à deux États » par rapport à une « solution à un État ». Quand les conditions seront mûres, une solution s’imposera d’elle-même, dit-il, comme cela s’est passé pour mettre fin à la guerre d’Algérie. Cette solution devra se baser sur l’égalité et la reconnaissance du droit au retour des réfugiés.
Cependant, l’action du gouvernement israélien met sous pression les organisations de défense des droits humains, rendant difficile la sortie des informations. « Pour faire sortir le message, nous avons besoin que vous agissiez », déclarait Eleonore Bronstein de l’association Decolonizer, lors d’une assemblée de l’ABP 6 à Bruxelles le 2 décembre 2017. « Continuez donc à faire campagne ! »Les Palestinien.ne.s font leur boulot. À nous de faire le nôtre. #
1. P. BLANC, J-P CHAGNOLLAUD, S-A SOUIAH, Atlas des Palestiniens, Paris, Autrement, 2014, p. 17.
2. Le Parlement israélien.
3. Ibid, p. 70.
4. Le Soir 8/12/2017 p. 16.
5 . J. DE COCK, « Hertekening Midden-Oosten of Trumpiaanse chaos ? » dS+, 8/12/2017.
6 . Association belgo-palestinienne.
L’année 2017 marque le centième anniversaire de la « déclaration Balfour » par laquelle la Grande-Bretagne promettait unilatéralement, en 1917, de favoriser l’établissement d’un foyer national juif en Palestine. Vingt ans plus tôt, en 1897, le premier congrès sioniste réuni à Bâle en Suisse adoptait le principe d’une colonisation qui se fixera rapidement sur la Palestine. À ce moment, la Palestine était peuplée de 400.000 musulmans, 40.000 chrétiens et de 15.000 juifs. Dix ans plus tard, le nombre de ces derniers s’élevait à 80.000 et représentait 10 % de la population totale en Palestine. En 1947, le plan de partage de l’ONU déclenche la guerre entre les colons juifs et les armées des pays arabes avoisinants, se traduisant dans ce que les Palestiniens appellent la « Nakbah », la Catastrophe : en application du plan Dalet, 615 localités palestiniennes sont détruites, dont 20 sont attaquées avant même la fin du mandat britannique. 220 sont situées sur le territoire dévolu selon le plan de l’ONU à l’État arabe de Palestine. Le nombre de localités juives détruites par les armées arabes s’élève à 26. L’historien israélien Ilan Pappe résume ainsi la situation : « À vingt-neuf heures de la fin du mandat, presque tous les villages des districts du nord-ouest de la Galilée – qui se trouvaient tous sur le territoire dévolu aux Arabes – avaient été détruits » 1. La « ligne verte » fixe en 1949 la ligne de démarcation des accords d’armistice. Jérusalem-Est et la Cisjordanie (Westbank) sont rattachés à la Transjordanie. L’Égypte prend le contrôle de la bande de Gaza. Suite à la guerre de 1967 déclenchée par les Israéliens, Israël occupe la Cisjordanie et Gaza (qu’elle évacuera en 2005) et annexe Jérusalem-Est dont la superficie est multipliée par dix, passant de 7 à 72 km2. En 1980, la Knesset 2 proclame que « Jérusalem entière et réunifiée est la capitale de l’État d’Israël ».
Jusqu’il y a quelques jours, « aucun État au monde n’a reconnu cette annexion unilatérale et il n’y a donc pas d’ambassades à Jérusalem. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté de nombreuses résolutions pour réaffirmer que ces mesures n’avaient aucune valeur au regard du droit international. En vertu du principe cardinal, de l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force. » 3
Stratégie ou chaos trumpien ?
Jérusalem abrite les Lieux saints de trois religions : judaïsme, christianisme et islam. Elle est le troisième Lieu saint (après La Mecque et Médine) pour 1,7 milliard de musulmans. Jérusalem-Est, partie intégrante de la Palestine, est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur État. C’est dire combien la ville est porteuse de symboles et de charge émotionnelle. Son statut fait partie intégrante de la négociation sur le règlement de l’ensemble du différend israélo-palestinien.
Mais quelle mouche a donc poussé le président Trump à prendre unilatéralement position dans cette question politique et symbolique brûlante ? Dans les faits, une loi adoptée par le Congrès américain à une large majorité a décidé en 1995 de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Mais depuis lors, tous les présidents américains sans exception ont reporté par décret, de six mois en six mois, la mise en œuvre de cette décision, pour « raisons de sécurité ». Tous, sauf le président Trump, faisant une boule de papier des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies enjoignant Israël à se retirer des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, occupée puis annexée illégalement. Éric David, professeur émérite et président du Centre de droit international de l’ULB, condamne sévèrement la décision en ces termes : « En établissant son ambassade à Jérusalem, un État tend à reconnaître cette occupation. Une telle reconnaissance, fut-elle implicite, est illégale » 4.
Cette décision, désapprouvée jusqu’au sein de l’entourage du président, correspond-elle à une lubie dont il serait coutumier ? Vise-t-elle à donner satisfaction immédiate au courant chrétien-conservateur et évangéliste aux USA auquel promesse fut faite lors de la campagne électorale présidentielle ? Quelle place tient-elle par rapport aux échanges diplomatiques intenses qui ont eu lieu à trois reprises durant le mois d’octobre entre le beau-fils de Trump, Jared Kushner, et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed bin Salman, et entre ce dernier et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le mois dernier 5 ? La presse évoque à ce propos un plan de paix au rabais à faire avaler au président Abbas pour sceller une alliance entre les États-Unis, l’Arabie Saoudite et Israël contre l’Iran.
L’occupation est un acte de guerre permanent
Entre-temps, l’Union européenne réagit mollement. Ses ministres des Affaires étrangères rencontrent le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu. L’homme par qui la colonisation a connu une extension sans précédent s’invite à l’une de leurs réunions... avec l’intention de leur faire la leçon ! Les observateurs entament le décompte des morts palestiniens tombés dans la répression des manifestations de protestation pour jauger la gravité de la situation. Pourtant, la gravité quotidienne de la situation des Palestiniens ne se réduit pas au nombre de victimes de la répression.
Au début du mois d’octobre 2017, une mission d’observation et de solidarité du MOC wallon et bruxellois s’est rendue en Palestine, avec une participation significative de ses fédérations régionales et de ses organisations membres, en particulier les JOC et les Équipes populaires. Tout au long de ses dix jours sur place, la mission a pu se rendre compte des multiples formes de violence sournoise ou explicite, administrative ou militaire qui s’exercent de manière permanente par l’armée (ou les services de sécurité sous-traitants) et par un certain nombre de colons dont le gouvernement Netanyahu a permis l’installation massive. Les répercussions psychologiques atteignent certes les adultes, mais touchent aussi les enfants et les adolescents enfermés dans une répression dont la contestation a des conséquences mortelles.
Violences psychologiques
En témoigne la rencontre, le premier soir de notre arrivée, d’une femme extraordinaire, Samah Jabr, médecin-psychiatre formée à Paris VI et responsable de quatorze centres psychiatriques en Cisjordanie.
Pour deux millions d’habitants, la Palestine compte 25 psychiatres, soit 40 % de la proportion usuelle dans les pays à revenus moyens. En comparant avec d’autres pays, elle s’estime contrainte de travailler avec très peu de personnel pour répondre à une demande très élevée, compte tenu des conditions de violence et de pauvreté. Sur les questions de torture, elle travaille sur le plan juridique et psychiatrique avec une association israélienne de défense des droits humains (PCATI). Elle forme médecins et psys pour constituer une équipe plus large.
Par rapport aux observations internationales, la Palestine présente quelques traits spécifiques. On y rencontre moins de troubles de l’alimentation, de suicides, mais la crainte existe que ces scores augmentent. Pour les jeunes, les moyens disponibles ne permettent pas d’établir des diagnostics statistiques généraux. On constate cependant que les adolescents représentent le groupe le plus en danger. Les jeunes expriment leurs émotions dans des conditions très dangereuses, telles que des confrontations non calculées avec les soldats, qui ne prennent pas en considération l’âge et la vulnérabilité des adolescents.
Les traitements ne se font pas en institution, vu leur rareté : la Palestine ne dispose que d’un seul hôpital psychiatrique. Ces défis les ont obligés à améliorer la structuration du travail en créant des centres médico-psychiatriques partout (14) ou en formant les infirmiers à répondre à certains troubles psychiatriques.
La structure familiale joue un rôle très important pour accueillir les personnes souffrant de ces troubles, en particulier les femmes que l’on trouve très peu en institution. La famille joue son rôle : malgré la pauvreté, on ne trouve pas, en Palestine, de personnes qui dorment dans la rue ou qui cherchent leur nourriture dans les poubelles.
Dans leurs modes d’intervention, les Israéliens font tout pour fragiliser la figure paternelle au sein des familles, par exemple à travers les perquisitions nocturnes, durant lesquelles les pères ne peuvent s’opposer à rien, sous peine de perdre la vie. Dans les situations de conflit, les Israéliens détiennent la maîtrise du récit. Les Palestiniens sont placés dans une posture défavorable alors qu’il serait important qu’ils puissent créer leur propre récit pour sortir du traumatisme du conflit.
L’emprisonnement touche, par an, 700 enfants. L’arrestation se fait à domicile, au milieu de la nuit, l’enfant est tiré de son sommeil entouré de soldats.
En cas de décès violent d’un proche, les Palestiniens ont pour coutume de participer en grand nombre aux funérailles. Le gouvernement israélien contrecarre ce mode de réaction en congelant le corps, en obligeant de reporter les funérailles, et en les soumettant à des conditions (nombre maximum de participants, etc.) qui brisent les relations de solidarité.
Le peuple palestinien s’intéresse beaucoup à l’éducation. Ils n’ont pas de pétrole, les Israéliens leur ont pris leurs oranges, mais ils exportent leurs diplômés. Les femmes en particulier sont plus nombreuses à être diplômées. Pour les jeunes (presque 50 % de la population), l’impossibilité d’exprimer les expériences traumatisantes et leur charge émotionnelle (par exemple en cas de décès d’un des leurs) est un obstacle au bon déroulement de l’enseignement.
Emprisonnement des enfants
Dans le prolongement de la rencontre de Samah, l’association « Defense for children International » à Ramallah nous a permis de préciser les contours traumatisants de l’occupation pour les enfants emprisonnés. L’emprisonnement touche, par an, 700 enfants, surtout des garçons et une minorité de filles. L’arrestation se fait à domicile, au milieu de la nuit, l’enfant est tiré de son sommeil entouré de soldats, tandis que les membres de la famille sont rassemblés dans une autre pièce, dans l’incapacité totale de résister et de le protéger. Emmené dans le centre de détention, l’interrogatoire commence sans délai assorti de violences physiques (coups, maintien du corps en position de stress...) et psychologiques dans le but d’obtenir au plus vite dénonciations et signature d’aveux (rédigés en hébreu). Que l’enfant soit innocent ou pas, il avoue tout. Un avocat éventuel ne peut intervenir que par téléphone, sans possibilité d’établir une relation de confiance avec l’enfant. Le premier contact (à distance) avec les parents (sans possibilité de réconfort) se fait lors du procès, qui se déroule en hébreu, sauf les questions directement adressées au prévenu, qui sont traduites. L’issue du procès est connue d’avance, puisque les aveux (en hébreu) sont signés. Si l’enfant plaide coupable, il sortira plus vite de prison. Reste à fixer la peine d’emprisonnement, entre six et douze mois, qui s’accomplira dans un centre de détention éloigné du domicile familial. 60 % des enfants sont emprisonnés hors du territoire palestinien. Pour une visite des parents, il faut un permis (trois mois de délai). À sa sortie de prison, les amis statufient et emprisonnent le jeune dans sa position de héros, sans que rien permette d’exprimer et de travailler les traumatismes subis.
Expropriations
Samah vit à Jérusalem, mais les Palestiniens de Jérusalem ne bénéficient d’aucune citoyenneté. Elle a juste une carte de résident permanent (qui n’a rien de permanent et fait référence à la nationalité jordanienne).
En arpentant les rues de la vieille ville de Jérusalem, nous observons dans le quartier arabe les maisons expropriées aux endroits stratégiques, occupées par de petites colonies juives.
Le coût de l’immobilier, les expropriations, les fouilles archéologiques et les restrictions administratives multiples (refus des permis de bâtir ou de transformer) entraînent la diminution constante de la population palestinienne (musulmane et chrétienne) de Jérusalem-Est. Elle est entièrement isolée de la Cisjordanie par le « mur de la honte » et les Palestiniens de Cisjordanie ne peuvent s’y rendre, que ce soit pour la prière ou pour le travail, sans autorisation délivrée par l’autorité israélienne. Pendant notre séjour, la fête juive de Sukkot a entraîné la suspension de toutes les autorisations pour une durée de treize jours, avec toutes les conséquences professionnelles et autres qui en résultent pour la population palestinienne.
Droits limités
Les ONG de défense des droits humains israélienne (B’Tselem) et palestinienne (Badil) nous détailleront les façons dont les droits des Palestiniens sont limités et érodés, créant une source de tension permanente et de violence institutionnelle dans la vie quotidienne. Il est impossible de les énumérer toutes dans l’espace limité de cet article.
En application d’une législation de 1972 permettant aux Israéliens (mais pas aux Palestiniens) de récupérer des biens dont ils font la preuve qu’ils étaient les propriétaires en 1948, 2.500 lieux font l’objet de projets d’implantation juive dans des quartiers palestiniens. Ces actions sont le plus souvent initiées par des familles juives fondamentalistes militantes. Leurs habitudes et comportements, très différents de ceux des autres habitants du quartier, sont à l’origine d’une multiplication des conflits, engendrant une agressivité policière croissante avec toutes les conséquences évoquées plus haut pour les jeunes.
Le coût de l’immobilier, les expropriations et les fouilles archéologiques entraînent la diminution constante
de la population palestinienne de Jérusalem-Est.
À Jérusalem et en zone C (qui représente 60 % du territoire de la Palestine), il est impossible d’obtenir un permis de bâtir ou de transformer (par exemple pour ajouter un étage quand la famille s’agrandit) avec le risque permanent de démolition des immeubles malgré tout construits ou transformés par nécessité. En zone C, principale zone agricole palestinienne, le refus systématique des permis de bâtir joint à la captation des ressources en eau par la société israélienne Mekorot réduit à l’état de misère les exploitations agricoles palestiniennes qui coexistent à côté des luxuriantes colonies.
À Jérusalem-Est (annexée par Israël), les lois civiles israéliennes s’appliquent. En Cisjordanie (occupée, mais pas annexée), les lois militaires s’appliquent aux Palestiniens. En zone C, Israël gère à la fois la sécurité et les questions civiles. Les litiges concernant les 600.000 colons implantés dans les mégacolonies (comme à Wadi Fukin) relèvent des législations et juridictions civiles israéliennes, tandis que ceux mettant en cause les Palestiniens sont traités par les cours militaires, mettant en place tous les éléments constitutifs d’une ségrégation et d’un racisme institutionnel.
Israël pratique la détention administrative qui permet l’emprisonnement sans charge ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables sans fin et les punitions collectives (destruction de la maison familiale d’un condamné).
La ville d’Hébron est l’épicentre des tensions entre la population palestinienne et les colonies juives fondamentalistes abritant en son centre-ville 500 colons protégés par 2.000 soldats israéliens. Ils viennent de bénéficier d’un statut de municipalité, ce qui est une autre forme d’annexion qui ne dit pas son nom.
Le mur de la honte
La construction du mur sur le territoire palestinien, dont le tracé est déclaré illégal dans un avis de la Cour internationale de justice, est un outil de confiscation et d’annexion future des terres, d’expropriation des ressources palestiniennes en eau, de déstructuration de la vie sociale et économique palestinienne. Le propriétaire séparé de ses terres agricoles par le mur reçoit seul l’autorisation de le franchir (souvent au prix de détours inimaginables). L’apport d’une aide, l’usage du tracteur, l’approvisionnement en eau doivent faire l’objet de permis valables pour six mois. S’il ne se rend pas sur sa terre endéans les six mois, la terre sera déclarée abandonnée et confiscable. À Qualquilya, entièrement coupée de ses terres agricoles (sauf quelques checkpoints), la population est passée de 60.000 à 35.000 habitants depuis la création du mur.
« Resist to Exist »
À l’exact opposé de cet enfermement par la violence institutionnalisée, nous avons aussi rencontré de merveilleuses initiatives qui sortent les têtes et les cœurs de l’enfermement : le travail de l’École du cirque de Bir Zeit tient du miracle, comme celui d’Alrowwad dans le camp de réfugiés d’Aïda portant fièrement sur sa façade l’inscription « Maison de Rêves, Espoirs, Imagination, Créativité » ou encore le « Yes Theater » à Hébron ou le Centre Keffieh dans le camp d’Ascar.
Toutes ces initiatives que nous avons pu rencontrer dans le domaine du théâtre, de la danse ou du cirque, avec ce qu’elles supposent de déploiement des corps et des esprits, représentent un long chemin pour gagner la confiance des jeunes, des parents, des populations (même dans les villes les plus conservatrices) pour ouvrir et déployer l’espace mental.
Résister pour exister, et exister pour vivre est le mot d’ordre qui traverse toute la Palestine. Il sous-tend aussi les propos du secrétaire général du syndicat PGFTU face à la nécessité pour de nombreux Palestiniens de chercher du travail en Israël dans des conditions de rémunération, de déplacement, de déni de droits inacceptables, car la seule alternative serait de quitter la Palestine, ce qui ne chagrinerait pas les Israéliens.
Selon Michel Warschawski, la solution au conflit israélo-palestinien devra se baser sur l’égalité et la reconnaissance du droit au retour des réfugiés.
Il n’y avait déjà plus de négociations avec Israël avant que le président Trump leur ait porté un coup fatal. La présence en Palestine de 600.000 colons juifs, dans un réseau de villes-forteresses solidement implantées sur les hauteurs, stratégiquement réparties pour contrôler les ressources aquifères, les ressources agricoles et touristiques de la vallée du Jourdain et le territoire palestinien dans son ensemble, hypothéquait déjà bien avant cela la crédibilité d’une solution à deux États.
Le rapprochement/réconciliation (?) entre les composantes politiques dominantes de la Palestine, l’OLP (qui contrôle la Cisjordanie) et le Hamas (qui contrôle Gaza) survivra-t-il aux secousses sismiques du Moyen-Orient ?
Au cours de notre séjour, Michel Warschawski, dans un entretien lumineux, estimait qu’il n’était plus pertinent de comparer à l’infini les mérites d’une « solution à deux États » par rapport à une « solution à un État ». Quand les conditions seront mûres, une solution s’imposera d’elle-même, dit-il, comme cela s’est passé pour mettre fin à la guerre d’Algérie. Cette solution devra se baser sur l’égalité et la reconnaissance du droit au retour des réfugiés.
Cependant, l’action du gouvernement israélien met sous pression les organisations de défense des droits humains, rendant difficile la sortie des informations. « Pour faire sortir le message, nous avons besoin que vous agissiez », déclarait Eleonore Bronstein de l’association Decolonizer, lors d’une assemblée de l’ABP 6 à Bruxelles le 2 décembre 2017. « Continuez donc à faire campagne ! »Les Palestinien.ne.s font leur boulot. À nous de faire le nôtre. #
1. P. BLANC, J-P CHAGNOLLAUD, S-A SOUIAH, Atlas des Palestiniens, Paris, Autrement, 2014, p. 17.
2. Le Parlement israélien.
3. Ibid, p. 70.
4. Le Soir 8/12/2017 p. 16.
5 . J. DE COCK, « Hertekening Midden-Oosten of Trumpiaanse chaos ? » dS+, 8/12/2017.
6 . Association belgo-palestinienne.