Cela ne vous aura pas échappé : en Belgique, il a fait particulièrement froid en ce mois de février. Au cas où vous n’êtes pas sorti de chez vous pour vous en rendre compte, il suffisait de regarder les 20 premières minutes de chaque JT consacré aux difficultés à allumer votre moteur de voiture ou à l’intérêt de porter plusieurs couches d’habits plutôt qu’un seul et unique gros pull...
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : certains bourgmestres ont décidé de forcer, manu militari, les sans-abri préférant dormir dehors à rejoindre les centres de nuit.
En voilà une belle idée, pétrie d’humanité, de solidarité, d’aide de son prochain. Même des édiles MR ont ordonné à leurs forces de police d’en faire une priorité.
Oui mais. On leur dit que ceux qui ne souhaitent pas dormir au chaud ont leur raison ? On leur dit qu’ils n’ont pas besoin de cerbères pour se rendre compte qu’il fait plus froid que d’habitude ? On leur dit à quel point les priver de leur dernière liberté est le summum de l’infantilisation ? On leur dit que les sans-abris meurent autant l’été que l’hiver ? On leur dit que ce réflexe humanitaire ne remplacera jamais une bonne politique structurelle de réinsertion tout au long de l’année ? On leur dit que leur coup de com’ relève de l’indécent ? On leur dit de lire l’article de ce numéro de Démocratie consacré au concept de Housing first ? #

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

Franck Vandenbroucke veut interdire aux dentistes de facturer «des honoraires supérieurs… Lire la suite
Mai 2019

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