Il y a parfois des situations que même le plus sombre cynisme de notre entendement préfère ne pas imaginer. L’année qui vient de s’écouler nous en a offert un florilège : Charlie Hebdo, l’envolée des votes extrêmes, la crise grecque... Puis d’autres attentats, encore et toujours. Mais il y a des pays que notre inconscient d’Européens croit relativement préservés de ce type de phénomènes. C’était en tout cas l’opinion que je me faisais du Japon. Jusqu’à ce que quelqu’un me signale qu’il y a quelques mois, le ministre de l’Éducation avait exhorté les universités à fermer leurs facultés de sciences humaines et sociales. Le but ? « Favoriser des disciplines qui servent mieux les besoins de la société ». Au fond, il n’a pas tort, ce ministre. Qu’apportent donc ces disciplines à la société ? Des analyses, des décryptages, des mises en perspective ? À quoi bon ? Finalement, Manuel Valls ne pense rien d’autre quand il dit en avoir assez de « ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques » aux attentats. Le pays des Lumières et celui du Soleil levant marcheraient donc main dans la main. Au Japon, éliminer les sciences humaines était déjà dans les cartons en 1960. Si l’Histoire n’est qu’un éternel recommencement, je ne trépigne pas d’impatience de voir à quoi 2016 va ressembler. Et vous ?

Le Gavroche

Les inégalités jusqu'au bout des dents

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Mai 2019

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