Ouille, ouille, stop, j’ai la nausée ! Je n’ai jamais entendu parler d’autant de centaines de milliards de dollars que ces dernières semaines : 700 milliards pour sauver l’économie américaine, 500 milliards pour sauver les banques britanniques, 500 milliards pour sauver l’Allemagne, 360 pour sauver la France, 200 pour sauver les Pays-Bas, et encore des dizaines en Belgique pour sauver la fa(r)ce... Vous le saviez, vous, qu’on pouvait rassembler autant d’argent en si peu de temps ? Moi pas. Et je ne suis pas prêt de l’oublier. Car quand la crise sera finie, quand l’économie sera sauvée, quand les banquiers recommenceront à s’enrichir, il faudra rappeler un truc à nos pays riches : en l’an 2000, vous aviez promis de réduire la pauvreté dans le monde, d’assurer l’éducation primaire pour tous, de réduire la mortalité infantile, d’améliorer la santé maternelle. Or, selon l’ONU, vous ne donnez pas assez de sous pour tenir vos engagements. Oh, il ne manque pas grand-chose : juste 18 milliards de dollars par an entre 2008 et 2010 à diviser entre 22 pays riches. En moyenne, 270 millions par pays et par an. Une paille, pour le sauvetage de 1,4 milliard d’êtres humains qui vivent avec moins de 1 dollar par jour, comparée à la poutre pour le sauvetage de banksters qui s’offrent des primes annuelles de plusieurs millions de dollars (tss, tss, populiste va !). Imaginez, dans un instant de raison, que les moyens consacrés à la crise financière auraient été consacrés au développement durable d’un monde juste, où plus jamais aucun enfant ne meurt de faim. En un mois, le problème aurait été réglé. Mais il est vrai qu’ici, ce n’est pas la raison qui gouverne...