Ainsi donc, les plus paranoïaques d’entre nous avaient raison : l’oncle Sam surveille et écoute massivement les communications de millions d’individus et de nombreuses institutions et entreprises belges. Belgacom, en tête. Tout cela au nom de la lutte contre le terrorisme, nous dit-on. Le terrorisme, ce mot qui permet de justifier toutes les guerres (Afghanistan, Irak) et de fouler au pied les libertés les plus élémentaires (Guantánamo). Mais, en fin de compte, les révélations concernant le programme de surveillance électronique « Prism » ont-elles mis à mal les négociations qui ont présentement cours pour conclure un accord de libre-échange (qui n’en a d’ailleurs que le nom) entre l’Union européenne et les États-Unis ? Que nenni. Mais rassurez-vous, nos élu(e)s nous concoctent un plan de cybersécurité pour la Belgique. Coût de l’opération ? 20 millions d’euros. À ce prix-là, on aurait pu s’attendre à ce que nos représentants aient quelques minutes de courage politique et se mettent à table pour demander des comptes à Barack Obama. Ô, mais vous n’y pensez pas : il ne faudrait surtout pas se mettre à dos notre puissant allié ! Pourtant, il y avait là matière pour l’Union européenne de parler d’une seule et même voix. Encore une occasion manquée...