Enfant, j’adorais la rentrée scolaire. C’était mon « moment shopping » préféré de l’année. S’en suivait une âpre négociation avec mes parents pour renouveler la panoplie qui serait indispensable à ma réussite scolaire. J’imagine qu’à l’heure actuelle, ces palabres s’éterniseraient encore davantage puisque déjà peu élevée, la prime de rentrée scolaire a été diminuée de 15 % cette année. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Pour nos pouvoirs publics comme pour nous tous, les temps sont durs. Et voilà que même les plus riches vont également passer sous les fourches caudines de l’austérité. En effet, nos ministres ont (enfin) décidé de s’attaquer aux top-managers des entreprises publiques en limitant leur rétribution annuelle. Pas plus de 290.000 euros (brut) par an. Tout compte fait : ça fait quand même la bagatelle de 24.000 euros par mois. De quoi faire en sorte que le salaire de « nos » top-managers reviennent à des niveaux qui correspondent à ceux pratiqués par les pays voisins. Et puis, rappelons quand même que ces patrons ne dirigent pas n’importe quel type d’entreprises. Elles sont publiques (donc financées par les impôts) et à ce titre, il est légitime que les salaires de leurs patrons soient adaptés en conséquence. Ce qui ne plaît pas à Johnny Thys. Le patron de Bpost a annoncé qu’à ce tarif-là, il ne fallait plus compter sur lui. Je le comprends : cela doit faire bizarre aux plus riches de notre société d’être enfin « victime » de la crise. C’est vrai que jusqu’à maintenant, les pouvoirs publics n’ont pas fait preuve d’un zèle politique excessif pour réguler le secteur financier et ses dérives. Il n’est par exemple plus du tout question de taxer les transactions financières. Au final, loin de les appauvrir, la crise financière a renforcé le patrimoine des plus riches. Mais même si Johnny voit son salaire passer de 1,1 million d’euros à 290.000 euros, je suis sûr qu’on peut vivre dignement avec 24.000 euros par mois.
Vous ne croyez pas ?
Vous ne croyez pas ?