Vendre quelque chose que vous ne possédez pas. Attendre que son prix diminue, puis le racheter moins cher en empochant le bénéfice, et le rendre à son propriétaire. Imaginez : j’emprunte l’appartement de mes parents. Je le vends, disons 200 000 euros. Le marché immobilier s’effondre. Je le rachète 150 000. J’empoche 50 000 euros et je le rends à mes parents. On appellerait cela comment, nous, les gens normaux ? De l’escroquerie ? De la magouille puante ? Hé bien, dans les salles de marché de notre belle finance internationale, ça s’appelle tout simplement du shorting. Et ces dernières semaines, les traders ont adoré shorter. Sauf qu’aujourd’hui, c’est devenu interdit. Ce qui est fou quand on lit la presse financière anglo-saxonne ces temps-ci, c’est qu’on apprend soudain que la finance internationale est irresponsable et cupide, que ses superviseurs sont aveugles et ses régulateurs paraplégiques, que le modèle de Wall Street a échoué, que le Trésor public n’a pas à payer la note des spéculateurs inconscients, etc. Bon. Nous, qui lisons Démocratie, on le savait depuis longtemps déjà. Ce qui est nouveau, c’est de le lire dans le Financial Times. Par contre, ce qui m’inquiète, c’est que maintenant que le système s’effondre, on n’entend pas beaucoup les alternatives. Pourtant, ce serait le moment de se poser la question, non ? Où sont-ils les hommes et femmes de gauche, bâtisseurs d’un nouveau système financier international plus juste et plus sûr ? Du coup, je crains fort que sur les ruines de Wall Street et de la City, on reconstruise à peu près la même chose avec quelques ajustements. Et alors, l’occasion du siècle aura été manquée...

Le Gavroche

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