Alors que la loi de principes concernant l’administration des établissements pénitentiaires ainsi que le statut juridique des détenu·es de 2005 prévoit une équivalence des soins de santé entre la société libre et la prison, cette équivalence est loin d’être respectée en pratique. Retards importants dans la prise en charge, problèmes de confidentialité, manque de moyens, non-accessibilité à certains soins, etc. Les manquements sont nombreux. Les femmes détenues n’y échappent pas et souffrent même particulièrement d’une prise en charge non-adaptée. Nous proposons, dans cet article, d’examiner les soins de santé en détention sous ce prisme du genre.
Dans les moments de crise, nous mesurons pleinement à quel point nous dépendons les un·es des autres. Ces situations révèlent la nécessité vitale de dispositifs de solidarité certes robustes, mais avant tout humains. La crise du COVID nous l’a montré de manière éclatante, en mettant en lumière les failles de nos structures, mais aussi et surtout notre dépendance essentielle aux lieux de sociabilisation, de liens et de soin.
Les minorités sexuelles et de genre dans le champ carcéral connaissent une nouvelle visibilité en matière de santé. Malgré le développement de recommandations à cet égard, cet article pose la question de l’effectivité réelle des soins de santé des personnes trans détenues – et surtout des femmes trans, catégorie la mieux documentée – en articulation avec les manquements systémiques des soins de santé en milieu carcéral belge.
La défense sociale est aujourd’hui le moyen juridique pour traiter les crimes et délits commis par des personnes jugées irresponsables de leurs actes. Cette notion prend ses origines dans une stratégie de maintien de l’ordre qui « médicalise la déviance ». Cet article dresse une généalogie de la défense sociale et de son caractère fondamentalement contradictoire, puisqu’elle tente d’unifier soin et nécessité sécuritaire dans le même processus.