Le conflit en Ukraine a sonné comme un «retour du spectre de la guerre», engendrant des réactions psychologiques et sociales, allant de la peur, la sidération à un regain d’enthousiasme militariste. D’autres guerres, elles, sont à peine nommées ou regardées. Si la guerre est une question économique et politique, elle est aussi une affaire d’affects, comme nous l’explique Déborah V. Brosteaux dans son ouvrage Les désirs guerriers de la modernité, issu en grande partie de sa thèse de doctorat en philosophie (ULB). Elle creuse l’ambivalence de nos rapports aux guerres à travers les 20 et 21e siècles, entre mise à distance et frénésie.